Les bases Oracle et autres SGBD d'entreprise ont encore de beaux jours à vivre avant d'être détrônés par les bases de données disponibles en ligne. Néanmoins, prévient Forrester, la technologie mûrit rapidement, et répond déjà à un certain nombre de besoins. D'ici deux ou trois ans, estime le cabinet d'études, les Daas (Database-as-a-service, SGBD hébergés et mutualisés pour plusieurs entreprises) feront partie intégrante des solutions informatiques d'entreprise. Forrester invite donc les DSI (directeurs des systèmes d'information) et DBA (administrateurs de bases de données) à se pencher dès maintenant sur le phénomène. Plusieurs facteurs, indique Noel Yuhanna, l'analyste de Forrester auteur de l'étude, laissent penser que les offres de Daas deviendront sous peu courantes. D'abord, souligne-t-il, malgré la pression sur les prix engendrée par l'apparition d'offres Open Source sérieuses, le coût moyen d'un SGBD d'entreprise a crû ces dernières années d'environ 18% par an, « et aucun fournisseur ne montre de signe laissant penser qu'il pourrait réduire ses prix ». Quant aux offres Open Source, elles nécessitent tout de même d'allouer des ressources coûteuses : matériel et surtout personnel à former et entretenir. Des bases facturées à l'usage, sans coût d'administration en sus Deuxième argument, les besoins de bases de données se multiplient, notamment pour développer et tester des applications. Puis vient le déploiement, qui multiplie les risques de fragmentation des données (lorsque des données concernant un même client ou une même opération se retrouvent dans plusieurs bases). L'apparition d'offres de bases de données à la demande, accessibles en ligne via des technologies classiques (Rest, Soap, ODBC, JDBC, SQL...) et facturées à l'usage, résout ces problèmes, explique Noel Yuhanna. Du moins une grande partie d'entre eux ; notamment lorsque le besoin se limite à pouvoir stocker, retrouver et mettre à jour une donnée, ce qui est le cas de nombreuses applications. Le Daas représente ainsi une solution économique et simple pour des applications collaboratives (tous les participants disposent d'un endroit unique, en ligne, pour partager leurs documents), ou bien pour de l'archivage, puisque l'espace de stockage est illimité (c'est l'affaire de l'hébergeur) et offre de meilleures performances que la bande lorsqu'il s'agit de retrouver des données. Les principaux freins au Daas : les temps de réponse et la sécurité des données