Le 17 juin 2010, le cabinet d'études spécialisé dans le marché du progiciel CXP a tenu son forum annuel au Centre de Conférences Etoile Saint Honoré à Paris. Une quinzaine de tables rondes ont permis de faire le point sur les évolutions des principaux segments de marché du logiciel et les tendances. La parole était d'abord aux experts du cabinet puis ensuite à des éditeurs accompagnés de clients, souvent récents.
Si certains témoins d'entreprises étaient pour le moins peu expérimentés (« nous déployons demain » a ainsi avoué l'un), l'intérêt de la manifestation résidait surtout dans les analyses de marchés, le plus souvent en forme de « bilan et perspectives ».

La BI se banalise

Le décisionnel a ainsi fait l'objet d'une session animée par Laurence Dubrovin et Laëtitia Bardoul en présence d'éditeurs (Tibco, Prelytis, Cognos/IBM et Reportive) et de clients (Egamo, Takasago et Renault). Sans concession, les intervenants ont admis, sur la base d'études assez anciennes du Gartner notamment, que 60% des projets de décisionnel étaient des échecs et 20% n'étaient pas utilisés régulièrement par leurs destinataires. La tendance, du coup, est aujourd'hui à des projets plus légers et moins chers, développés plus rapidement avec une plus grande réactivité, bref en méthodes agiles, avec des progiciels de nouvelle génération. Ceux-ci, pour éviter le recours à un ETL, sont de plus en plus nombreux à aller piocher directement dans les données de production.
Les projets décisionnels ont aussi migré en terme de population cible : des seules DG et DAF, ils visent désormais tous les métiers. Chaque responsable métier a en effet besoin de ses propres indicateurs. Les solutions sont, de ce fait, également de plus en plus dédiées et pré-paramétrées soit pour un métier soit pour un secteur.

La querelle des anciens et des modernes n'aura pas lieu

La tendance est également à disposer de produits capables d'être pris en main par les utilisateurs eux-mêmes facilement, y compris pour créer des états. Globalement, les « vieilles » solutions (comme Cognos, Hyperion...) ont tendance, dans leurs versions récentes, à se rapprocher de la convivialité des solutions « légères » (Qliktech...). En retour, ces dernières voient leurs fonctionnalités s'accroître au fil du temps. La dichotomie n'est plus, par conséquent, aussi évidente qu'il y a quelques années.

Les recommandations des analystes du CXP étaient attendues : comme dans tous les projets informatiques, il convient de d'abord fixer les objectifs métier avant de se préoccuper d'un choix technique ; les utilisateurs doivent être impliqués dès l'origine du projet ; et, enfin, la qualité des données doit être soignée. Ce dernier sujet est visiblement le point délicat qui reste à traiter en matière de décisionnel.