L'opérateur historique annonce la suppression de 325 emplois, pour 2008, sur ses activités de recherche et développement (R&D). Déclinaisons du plan de restructuration Next, qui prévoit 22 000 suppressions de postes entre 2006 et 2008, ces coupes concernent 10% des effectifs R&D du groupe. Selon les syndicats, les activités de recherche seraient les plus touchées (-120 postes), suivies par le développement (-100 emplois) et d'autres comme le soutien (-95). De quoi inquiéter les ingénieurs qui travaillent en Bretagne, puisque les deux sites de Rennes et Lannion emploient environ 50% de la R&D du groupe. La CFDT estime que le projet de réduction d'effectifs toucherait déjà environ 7% des 1 144 Lannionais « soit au moins 80 salariés dans un premier temps, avec également des conséquences sur les thésards et les sous-traitants ». D'où la mobilisation de quelque 1 000 salariés France Télécom à Lannion et à Rennes, ainsi que dans d'autres sites comme Issy-les-Moulineaux, Grenoble ou Sophia Antipolis, notamment. « Le 12 Avril, à Morlaix, 500 salariés de toute la région Bretagne ont manifesté pour dire stop aux fermetures de services et exiger le maintien des activités sur toute la région », signale Daniel Guillot, délégué syndical central CFDT. Des assemblées générales se sont également succédées en Haute Garonne, à Montpellier, à Perpignan, et sur les sites de FT en Aveyron et dans le Vaucluse. Motions adressées à Didier Lombard En attendant le prochain CE extraordinaire, qui se déroulera avant la fin du mois, les salariés de Sophia-La Turbie de France Telecom R&D et ceux du site de Rennes ont adopté une motion qu'ils ont adressée à Didier Lombard, PDG de France Telecom. Dans ce courrier, ils réclament l'arrêt des suppressions de postes, considérant que «la politique gouvernementale s'oriente vers un soutien plus fort de la recherche par les entreprises, que France Télécom a un rôle à jouer dans ce contexte, et ne doit pas se désengager de recherches à long terme dans le secteur des télécommunications ». Ils notent, par ailleurs, que « France Télécom n'a pas été épinglé pour un surinvestissement global en R&D, et que la montée en croissance vers les services devrait conduire à accorder des investissements R&D qui se rapprochent des industries IT (rapport de 1/10 par rapport à IBM). »