Le groupe France Télécom a annoncé aujourd'hui la signature d'un accord sur l'emploi des seniors et la mise en place de mesures en faveur des salariés en deuxième partie de carrière. Cet accord, qui  s'inscrit dans le prolongement  de celui conclu le 26 novembre 2009,  a été validé par la  CGC, la CGT, la CFDT et FO.  Portant sur une durée de 3 ans, il s'appliquera à l'ensemble des salariés du groupe en France, quel que soit leur statut. « Nous allons voir partir en retraite un tiers de nos effectifs  d'ici à 2020, soit 30 000 salariés », a indiqué Bruno Mettling, directeur des ressources humaines du groupe à l'occasion d'une conférence de presse. « Ces départs ne se feront pas de manière homogène. », a-t-il précisé. «  10 000 quitteront l'entreprise dans les quatre prochaines années, et la part restante les quatre suivantes.  Nous nous  sommes donc fixés 3 défis : pouvoir parer à ce choc démographique, assurer au mieux la gestion des compétences en interne et apporter un contribution à la maitrise du coût du travail dans un contexte de baisse de nos revenus. »

Chez France Télécom, la moyenne d'âge est de 47 ans et demi et l'ancienneté moyenne est de 24 ans. Le groupe a voulu permettre un arbitrage du temps travaillé et du temps libre qui préparerait aux futurs départs en retraite. En contrepartie d'une baisse de leur rémunération, les salariés de 55 ans ou plus pourront intégrer un dispositif de temps partiel qui leur permettra d'aménager leur fin de carrière. Cet accord prévoit un temps partiel de 50 ou 60%, sur 3 ou 5 ans, rémunérés 65% ou 75%  Une formule sera exclusivement réservée au mécénat de compétences, dans les associations ou les ONG partenaires de la Fondation Orange.

100 à 120 millions  économisés

« 70% des salariés ont opté pour le temps partiel seniors (TPS) », a indiqué Brno Mettling. « Le passage au temps partiel  permettra de lisser notre courbe démographique et  d'avoir une répartition linéaire sur les départs.  De plus, nous avons noté une baisse sensible de l'activité sur nos plateaux téléphoniques  due au recours à Internet, et une diminution de la fréquentation dans nos boutiques, ce qui nous a conduit à réduire l'activité et les salariés ».

Cette baisse des rémunérations permettra au groupe de réaliser de 100 à 120 millions d'économies par an.  France Télécom estime à environ 10 000 le nombre de personnes qui opteront pour ce dispositif.  La charge totale de ce plan s'élève à 1,4 Md d'euros, dont 1,1 Md comptabilisé en 2012.  

L'accord prévoit également la mise en place, sur une période de 3 ans,  de 12 000 entretiens sur l'évolution des carrières pour les salariés de 55 ans et plus. Le groupe poursuivra également ses actions en faveur de la transmission des connaissances et s'engage à disposer de 2 000 tuteurs et maîtres d'apprentissage formés entre 2013 et 2015.  Les seniors auront également la possibilité de recourir au télétravail.

Le groupe, qui va voir partir un tiers de ses effectifs d'ici à 2020 a également mis en place un plan de recrutement de 4 000 CDI sur 3 ans et souhaite accueillir 5000 alternants par an.

Une entreprise apaisée

France Télécom a également présenté les résultats de son 6èmebaromètre social, réalisé au 2èmesemestre 2012. Celui-ci  montre que l'image de l'entreprise s'est améliorée. 54% des sondés pensent que la qualité de vie au travail est meilleure que celle d'autres entreprises (contre 49% en juin 2012 et 28% en octobre 2010). Le  pourcentage de salariés qui pensent qu'elle est plus  mauvaise  (3% contre 4% en juin 2012) a été divisé par plus de 5 depuis octobre 2010 (16%). Les thématiques les mieux notées sont l'intérêt du travail (63,9 sur 100), la clarté des tâches à réaliser (62,3), l'alignement des compétences avec la mission (59,9) et l'ambiance dans les équipes (56,5). A l'inverse, les notes les plus faibles concernent le  fonctionnement des processus métiers (4,4 sur 100), le soutien des RH dans la réalisation des projets professionnels (4,6), la coopération dans les équipes (3), et la visibilité sur les perspectives professionnelles (1,9).  

« Nous devons encore progresser sur certains points, mais nous notons une nette amélioration  sur la stratégie et la responsabilité sociale de l'entreprise qui a progressé de 8 points » a fait remarquer Bruno Mettling. « En 2012, le taux d'absentéisme a diminué de 10% par rapport à  2011 et  15 000 journées de travail ont ainsi pu être récupérées. Après la sortie de crise, la consolidation et  la voie d'apaisement, on peut dire que France Télécom est une entreprise apaisée », a conclu le DRH.