L'opérateur Free Mobile avait activé au 1er janvier moins d'antennes que le nombre qu'il s'était fixé, selon les données de l'Agence nationale des fréquences (ANFR) publiées lundi.Le quatrième opérateur, arrivé sur le marché du mobile il y a un an, respecte cependant ses obligations de couverture, avait rappelé fin novembre l'Autorité de régulation des télécoms (Arcep). A la date du 1er janvier 2012, 1 779 antennes de Free Mobile étaient en service selon le décompte de l'ANFR, alors que le groupe Iliad (maison-mère de Free) avait annoncé en mars 2012 viser l'objectif de 2.500 antennes pour la fin 2012. Le nombre d'antennes déployées n'est cependant pas une obligation liée à la licence mobile, qui exige des seuils en termes de couverture. Free - qui utilise le réseau d'Orange en vertu d'un accord d'itinérance pour couvrir l'ensemble du territoire, le temps de développer ses propres infrastructures - couvrait 37,3% de la population et 13% du territoire à la date du 1er juillet 2012, soit en conformité avec ses engagements, selon les données de l'Arcep publiées en novembre.

Obligation respectée

Dans le cadre de sa licence mobile, l'opérateur doit couvrir 75% de la population au 12 janvier 2015, puis 90% au 12 janvier 2018. "Il n'y a pas le moindre retard. Nous sommes confiants quant au respect de l'obligation de couverture de 2015", a déclaré lundi aux Echos Maxime Lombardini, directeur général du groupe. "Free a pris du retard par rapport à ce que le groupe avait annoncé. Il a déployé d'abord dans des zones peu denses puis dans des villes où il est plus difficile d'implanter des antennes", a pour sa part commenté la ministre déléguée à l'Economie numérique, Fleur Pellerin, également aux Echos. "Nous sommes très attentifs à la bonne marche de ces déploiements car le bon fonctionnement du marché suppose que chacun investisse", a-t-elle ajouté.

"Free est en retard par rapport à ses propres objectifs, mais légalement il n'y a pas d'obligation violée, Free n'est pas en infraction", a déclaré à l'AFP une source à Bercy. Le ministère avait souhaité en octobre 2012 rendre plus transparent le processus de déploiement des opérateurs, via la mise en place d'un Observatoire mensuel des investissements et des déploiements dans les réseaux mobiles, qui est délivré par l'ANFR. "Cet observatoire est un moyen de mettre la pression sur Free, pour être sûr qu'il investit dans son réseau, mais en aucun cas il ne s'agit de +Free-bashing+. Il s'agit là d'un premier signal d'alerte, à Free de rectifier le tir. Nous sommes pas alarmistes, mais vigilants", a ajouté cette source.

L'association de consommateurs UFC-Que choisir doit rendre publique jeudi une étude technique sur la qualité du réseau 3G de Free Mobile, "qui n'est toujours pas au rendez-vous", selon elle.