Près de 70% des transactions commerciales effectuées dans le monde continuent à passer à un moment ou un autre par une application mainframe, pointe l’éditeur suisse LzLabs. Celui-ci s’est créé en 2011 sur la proposition de porter ces applications historiques sous Linux sans en modifier le code ni les données. Après plusieurs années de R&D, il a livré en 2016 sa technologie de containers qui permet d’émuler un environnement mainframe et d’exécuter ainsi les binaires d’origine sur des serveurs x86 sans devoir recompiler le code Cobol ou PL/1. Cette technologie, qu’il qualifie de software defined mainframe, vient d’être adoptée par Fujitsu, l’un des principaux acteurs du marché mainframe au niveau mondial avec IBM, Unisys et CA Technology.

Le coût de maintenance des applications tournant dans ces environnements historiques est élevé et la raréfaction des compétences autour des anciens langages de programmation utilisés constitue également un casse-tête pour les équipes informatiques. Pour les entreprises, l’un des freins à la modernisation de ces programmes reste la durée et le coût de tels projets, rappelle Geoff Peters, directeur adjoint de la division Legacy Modernization chez Fujitsu. « LzLabs Software defined mainframe permet d’éviter quasiment tout ce processus », estime-t-il dans un communiqué. Cette approche « jouera donc un rôle important » dans l’offre Global Application Modernization Integration proposée par Fujitsu Technology Solutions pour adapter les applications existantes aux environnements numériques actuels.

Réduire de 90% le coût des applications d'origine

Le container logiciel managé développé par LzLabs permet de migrer les applications mainframe sur des serveurs sous Red Hat Linux, mais également dans des environnements cloud comme celui de Microsoft Azure. L’éditeur propose deux produits, LzBatch (Job submission et output management) et LzOnline qui recrée les conditions d’exécution des traitements sur des milliers de transactions en ligne par seconde. Lors de la présentation de son offre, l’an dernier, la société suisse dirigée par Mark Creswell nous avait expliqué que le portage des programmes mainframe sur des environnements x86 pouvait en réduire le coût de 90%. Les économies ainsi générées peuvent être réinvesties dans la transformation numérique des entreprises, notamment dans le monde bancaire qui doit affronter la concurrence de nouveaux acteurs, dont les fintechs.