Fujitsu-Siemens licencie en Europe et la plupart des pays sont touchés. En août 2008, Siemens a annoncé qu'il souhaitait se désengager de sa filiale commune avec le Japonais Fujitsu. Le fait est confirmé à l'automne dernier et l'industriel nippon explique que le changement de raison sociale interviendra le 1er avril 2009. Jusqu'à présent, Fujitsu a toujours affirmé qu'il continuerait à fabriquer des PC, mais la multiplication des licenciements dans les différentes filiales européennes amenait les analystes à douter de sa volonté réelle de rester impliqué sur le segment grand public. Il semble aujourd'hui que plus de 1 000 emplois vont être supprimés en Europe, dont 700 en Allemagne, sachant que la plupart des pays, de l'Espagne à l'Autriche en passant par la France, sont concernés. Les choses se sont accélérées la semaine dernière, lorsque les délégués du personnel et le comité d'entreprise de Fujitsu-Siemens Computer ont été informés de l'étendue des coupes claires pour la filiale française : une centaine de salariés (entre 98 et 106 selon les sources) devront quitter l'entreprise, qui en compte moins de 150. La réduction porte donc dans tous les cas sur plus des deux tiers de l'effectif dans l'Hexagone. Dans ces conditions, il est difficile de penser que Fujitsu entend conserver l'ensemble des activités de l'ex Fujitsu-Siemens Computer (FSC), sauf à considérer qu'il employait jusqu'à présent une centaine de personnes qui n'était pas réellement utiles. Persuadé que Fujitsu veut abandonner le marché PC et faire de l'entité une division services du groupe, un des syndicats a envoyé un communiqué à l'AFP le 31 mars au soir, la veille de la réunion extraordinaire du CE. Abandon du PC d'entrée de gamme Le 1er avril en fin de journée, Fujitsu affirme qu'il n'abandonne pas le marché du PC mais qu'il se recentre sur les PC « moyen et haut de gamme » et sur les serveurs, selon les propos de Didier Halbique, Directeur Commercial, et de Jean Rougier, Directeur Marketing et Communication. En d'autre termes, il faut comprendre que Fujitsu fait une croix sur le marché grand public et sur sa présence dans les canaux de distribution « retail » et e-commerce. Cela représentait l'an dernier plus de la moitié de ses ventes (environ 400 000 au total). La marque ne pèserait plus alors qu'environ 2% des ventes de micro-ordinateurs en France, contre encore 5,6% en 2006. « Il n'y a pas de changement prévu en ce qui concerne nos grossistes et le canal revendeurs », maintient Jean Rougier. Pour l'instant, les partenaires de Fujitsu Technologies Solutions doivent attendre des précisions sur la stratégie que le fournisseur entend déployer pour conserver les mêmes activités avec trois fois moins de monde. Mise à jour Vu les "fuites" de l'information vers la presse, la direction de Fujitsu Techology Solutions a réagi en envoyant un communiqué, précisant que s'il y a bien "un projet de réorganisation" en cours, il n'aura pas l'impact craint par les syndicats. Le constructeur soumet cet étrange calcul : "Si ce projet prévoit la suppression de 112 postes sur 171, il comporte également la création de 17 postes et s'accompagne de la mise en oeuvre d'un plan de sauvegarde de l'emploi. Le nombre de salariés, qui pourraient être directement impactés par ce projet, devrait être inférieur à 70."