Le Paris Gamification Day qui s'est tenu le 5 juin 2012 avait pour but de montrer les divers usages que l'on peut faire de la ludification. Il s'agit tout simplement de la transposition de mécanismes de jeu vers d'autres domaines. Selon Frédéric Williquet, consultant en ressources humaines, Benjamin Moitié consultant en méthode agile chez Alcyonix et Olivier Nguyen Van Tan, responsable marketing de Salesforce, la gamification en entreprise est un moteur pour motiver les effectifs.

Selon Frédéric Williquet « le fun en entreprise est un moteur très important pour les employés ». Il ajoute que, selon lui, « les gens préfèrent avoir un feedback à travers des applications, de façon quotidienne pour avancer plutôt que d'avoir une prime à la fin de l'année ». Pour Olivier Nguyen Van Tan, la gamification en entreprise « ce n'est pas simplement du fun, mais aussi du challenge, qui doit être plus important que le fun ».

Occuper des employés désoeuvrés ?

Dans cette optique, Julien Villedieu, porte parole du Syndicat National du Jeu Vidéo met en avant la Post-It War de l'été 2011 « qui fait introduire une notion de fun et de partage commun d'une activité ludique au sein de l'entreprise ». Rappelons que cette Post-It War opposait des occupants de divers bureaux dessinant des motifs sur les vitres en y collant des Post-It.

Dans ce sens, Gabe Zichermann, cité par Frédéric Williquet, pense que « la gamification c'est 75% de psychologie, 25% de technologie ». Ainsi, selon Frederic Williquet, « la coopération est l'un des stades les plus élevés de la gamification en entreprise ». Benjamin Moitié abonde dans ce sens et voit la gamification comme « un moyen d'identifier les problèmes pour y trouver des solutions en mettant des groupes de travail en compétition pour pousser les employés à innover ».

La France serait en retard

Pour Olivier Nguyen Van Tan, « les jeux sont une source d'inspiration en entreprise [...] qui est un vaste terrain de jeu. Chercher une promotion équivaut à monter d'un niveau dans un jeu de rôle en ligne ». Salesforce a ainsi racheté la solution « Rypple qui permet d'user de mécanismes collaboratifs à travers un réseau social d'entreprise». Les travaux et avancées des employés peuvent être récompensés par les supérieurs et les collègues eux-mêmes à travers un système de badges « dans le but d'amplifier les comportements positifs en entreprise ». Selon lui « l'important n'est pas le badge mais la valeur que possède celui-ci ».

La gamification permet de revoir le système hiérarchique des ressources humaines. Ainsi, avec la gamification, « la hiérarchie s'adapte aux différents projets et des équipes virtuelles sont créées dans l'entreprise » selon Olivier Nguyen Van Tan. Frederic Williquet pointe le retard sur ce type de méthode en France, où « l'on privilégie les rapports transversaux alors que la gamification doit entrainer un Nouveau Monde de travail basé sur trois piliers : les forces de chacun, l'autonomie renforcée des employés ainsi que la collaboration de tous ».