Google essaie de populariser l'exercice qui consiste à visualiser des données en ajoutant des options plus conviviales à Fusion Tables. Lors de la conférence de presse qu'il a donnée en fin de semaine dernière, le géant de l'Internet a annoncé plusieurs fonctionnalités pour son service collaboratif de gestion de données, permettant notamment d'explorer et de visualiser de différentes façons de grands ensembles de données.
L'une de ces nouveautés propose aux utilisateurs d'établir une liste de vérification à partir de laquelle ils peuvent sélectionner différents sous-ensembles de données pour voir notamment à quoi ils ressembleraient si ils les ajoutaient, en les combinant diversement, à une carte ou à un graphique. 
Google Fusion Tables
(cliquer ici pour agrandir l'image)
La fonction comporte aussi des onglets qui permettent de comparer les différentes vues générées et de choisir la plus appropriée. Fusion Tables comprend également de nouvelles façons d'afficher les données, comme ce graphe en réseau qui permet de visualiser les liens au sein d'un réseau social, ou encore un graphique linéaire sur lequel on peut zoomer.

Une API réservée aux « trusted » testeurs

La version expérimentale de Fusion Tables intègre aussi une nouvelle API, accessible seulement aux « testeurs vérifiés» (trusted testers), qui peuvent renvoyer des données en JSON, donc plus faciles à manipuler avec JavaScript. L'API permet de modifier les tables, les modèles et les styles des cartes en utilisant la programmation RESTful. Les utilisateurs peuvent s'inscrire pour tester l'API. Google fournit par ailleurs des informations sur les versions expérimentales et classiques.

Fusion Tables fonctionne avec à peu près tout type de données accessibles en mode lecture. Les visualisations peuvent être intégrées à un site web où elles conservent leur interactivité. « Un des grands objectifs de Fusion Tables est de permettre au plus grand nombre de travailler avec des bases de données », a déclaré la semaine dernière dans une interview Alon Halevy, le directeur de la recherche sur les données structurées chez Google. « Les bases de données sont les plus grosses bêtes logicielles jamais créées. Les gens qui aimeraient partager leurs données, les montrer, les rendre vivantes, sont nombreux. Mais la plupart d'entre nous n'avons ni l'expertise, ni même accès à l'expertise sur les base de données », a t-il ajouté. Mais, même doté de ces nouvelles fonctionnalités, Fusion Tables n'est pas aussi intuitif que certains autres produits de Google. Cependant, si on le compare à d'autres outils de visualisation polyvalents et gratuits, c'est probablement l'un des plus faciles à utiliser. Notamment, les utilisateurs n'ont pas besoin de connaître les normes de codification pour s'en servir.

Remonter à la surface les informations enfouies dans les bases

Selon Google, des millions de tables ont été créées à l'aide de Fusion Tables. « Nous essayons de constituer un écosystème autour des données structurées », a encore déclaré Alon Halevy. « Le Web a du succès parce qu'il existe autour de lui un écosystème qui facilite la création et le découverte de données. Et c'est pour cela que ça fonctionne aussi bien. »

S'il y avait un écosystème similaire pour montrer des informations enfouies dans les bases de données, difficiles d'accès et compliquées à interpréter, alors cela permettrait de « tirer beaucoup de valeur de ces données qui existent déjà», a encore déclaré le directeur de la recherche sur les données structurées chez Google. « Cette démocratisation pourrait avoir un réel impact, que ce soit pour mieux faire connaître l'action des gouvernements ou pour alerter des ONG sur des catastrophes en cours », ont déclaré Alon Halévy et son responsable de l'ingénierie Sreeram Balakrishnan.

Mais la fonction de recherche de Fusion Tables, récemment ajoutée, ne retourne pas encore beaucoup de résultats, malgré les efforts engagés par Google pour créer un algorithme qui permettrait de mesurer la qualité des données structurées extraites, et identifier par exemple des données HTML utilisées uniquement pour formater du texte. Autant dire qu'il reste encore beaucoup de chemin à parcourir avant que les trésors d'informations engloutis dans les profondeurs des bases de données puissent être consultés et compris par l'utilisateur moyen.