Google Atmosphere Paris a réuni plusieurs centaines de clients et prospects à la Maison de la Mutualité, jeudi 30 mai, autour des offres cloud que le fournisseur américain destine aux entreprises : Gmail, Google Apps, Drive, Maps... En marge de cette opération de séduction, Google France a donné la parole à plusieurs utilisateurs français de ces solutions hébergées, lors d'un point presse. Parmi eux, trois entreprises ont déployé la messagerie Gmail : l'exploitant de casinos Groupe Partouche, la société de conseil en ingénierie Altran et le groupe de presse Prisma Media. De son côté, le groupe agro-alimentaire Bonduelle a misé sur le réseau social Google+. Quant à GRDF, le gestionnaire du réseau de gaz naturel du territoire français, il utilise les services de géolocalisation de Maps.  

Le réseau de distribution de GRDF s'étend sur 194 600 km (5 fois le tour de la terre) pour onze millions de clients. C'est le plus gros d'Europe. « La gestion de sa cartographie est une problématique historique qui a démarré dans les années 80 avec de nombreux systèmes qui se sont succédés », a décrit Marie-Christine Beuve, responsable du Pôle géomatique et calculs au sein de la DSI du groupe. Pour les données de moyenne et grande échelle, toute la cartographie est gérée dans les SIG Small World de GE et la solution Bentley MicroStation. Ces solutions sont lourdes. Pour des populations non expertes des SIG et pour communiquer plus facilement avec ses prospects et clients,  GRDF a mis en place la plateforme Gazm@ps, entrée en production en juillet 2012 sur son site web. Pour savoir si leur domicile peut être raccordé au réseau, les prospects y saisissent leur adresse : une carte Google s'affiche alors, accompagnée de la réponse. « Derrière cette mécanique apparemment simple, 18 millions de vecteurs de notre réseau ont été chargés sur les plateformes Google pour permettre un diagnostic de calcul de distance au réseau », explique Marie-Christine Beuve. C'est la première étape. La suivante a consisté à équiper les conseillers de GRDF d'une solution Gazm@ps pour répondre aux clients. Près de 1 000 d'entre eux l'utilisent déjà. A terme, les 12 000 personnes du gestionnaire de réseau seront dotées de la solution.

Application Gazmaps de GRDF
L'application Gazm@ps développée par GRDF en s'appuyant sur Google Maps.

Laisser les utilisateurs piocher dans les services

Prisma Media a commencé à adopter les Google Apps il a six mois, après un dossier finalisé en août 2012, avec un accompagnement fort, a relaté Franck Barlemont, DSI de Prisma Média. « Nous avons encouragé l'usage du mail et de l'agenda en ligne parce que c'étaient les outils que nous voulions remplacer et, à partir de là, nous avons découvert toute une palette de services », a-t-il expliqué. Aujourd'hui, sur les 1 300 boîtes actives, 1 000 personnes se servent de l'agenda, en quatre à six mois d'utilisation. « C'est extrêmement encourageant », estime le directeur des SI. Concernant les autres services disponibles, la DSI a choisi de ne pas les imposer mais « de les laisser ouverts, de faire des sessions d'informations et de laisser chacun piocher, prendre ce qu'il veut ». Certains métiers (notamment les journalistes) sont partis sur le réseau social Google+, sur la visoconférence ou sur Drive, qui rassemble de nombreux services, a pointé Franck Barlemont. « En exactement sept mois de production, nous avons créé 5 To de données dont nous ne nous occupons pas en termes de prestations informatiques », apprécie-t-il. « C'est stocké, sauvegardé, disponible ».

Le groupe utilisait précédemment les solutions de Microsoft. Lors du projet, il a examiné conjointement Gmail, Office 365 et Exchange. Le prix n'a pas été le seul critère de choix. La capacité de stockage a également compté (25 Go pour Gmail), même si l'objet de la messagerie n'est pas de recevoir des photos, celles-ci allant sur un espace dimensionné. Parmi les atouts de Gmail, Franck Barlemont cite le kit de développement : « Nous essayons de faire un lien entre une boîte mail et un outil de production », a-t-il expliqué. « Et puis, il y a 180 à 200 services, même si l'idée n'est pas de les distribuer à tout le monde ».

Un terminal Chromebook à 200 euros, c'est très tentant

Prisma Media teste par ailleurs deux terminaux Chromebook (des modèles Samsung), tournant sous Chrome OS de Google, pour déterminer l'intérêt de remplacer les ordinateurs utilisés en déplacement par les journalistes. Le coût total de possession des Chromebooks apparaît 6 à 10 fois inférieur à celui des portables actuels, avec la possibilité de se connecter en 6 ou 7 secondes à Internet, a rappelé Franck Barlemont. Le terminal  accéderait à une application de back office dont l'interface n'est pas encore réalisée. Le test n'en est qu'à ses débuts et le périmètre final n'est pas encore connu. Mais à 200 euros le terminal, l'option est très tentante, reconnaît le DSI.