En juillet prochain, la Chine va ouvrir une enquête et envisage, le cas échéant, de poursuivre Google si l'entreprise ne sollicite pas les indispensables autorisations nécessaires à l'exploitation de son service Google Maps dans le pays. Cette date limite a été fixée après que le bureau de Topographie et de Cartographie chinois ait modifié ses règlements un peu plus tôt cette année. Dorénavant, ce service d'État exige que toutes les entreprises fournissant des services de cartographie en ligne requière son approbation.

Google n'ayant pas encore fait sa demande, le bureau chinois hausse le ton dans un e-mail menaçant : après le 31 mars de l'année prochaine, les entreprises sans licence seront dénoncées au public. Si ces mêmes sociétés n'ont toujours pas obtenu de licences avant le 1er juillet, le service pourra les sanctionner conformément à la loi. Le bureau ne précise toutefois pas quelles mesures spécifiques seront prises à l'encontre de Google si l'éditeur ne parvenait pas à acquérir la licence à temps.

Une mise à l'écart programmée ?

Si Google est le moteur deuxième recherche en Chine, avec un 21,6% de
part de marché, selon le cabinet d'études Analysys basé à Pékin, l'entreprise a déjà vu certains de ses populaires services web bloqués en Chine, y compris YouTube et Blogger. Le moteur de recherche national, Baidu, qui détient une part de marché de 73%,
a déjà reçu l'approbation du bureau chinois pour une licence de cartographie. Microsoft, qui travaille en joint-venture en Chine, est en train d'effectuer les démarches pour obtenir sa licence d'exploitation.

« Nous examinons les règlements afin de comprendre leur impact sur notre
service de cartes en Chine, » a simplement déclaré Google. La Chine aurait introduit ces nouveaux règlements pour limiter la diffusion de données confidentielles liées à la cartographie et s'assurer que toutes les cartes en ligne fournissent des informations précises aux utilisateurs. Et pour obtenir leur licence d'exploitation, les entreprises doivent stocker toutes leurs données de cartographie sur des serveurs situés en Chine.



Le bureau national de Topologie et de Cartographie a en outre lancé son propre service de cartographie en ligne le mois dernier. Tout simplement baptisé, « Map World», le site est encore en phase bêta, mais propose des cartes en deux et trois dimensions. Une fois de plus, Google sera-t-il obligé de plier devant l'hégémonie chinoise ?