Amazon pourrait bientôt avoir un rival de poids dans le domaine des livres électroniques : Google. Le géant du Web, qui depuis de nombreuses années numérise des ouvrages tombés dans le domaine public, vient d'annoncer son intention d'éditer de nouveaux auteurs sous cette forme d'ici à la fin de l'année. Les livres édités par Google ne seraient pas liés à un support (comme le Kindle d'Amazon), mais lisibles à partir de n'importe quel appareil capable de se connecter à Internet, comme l'iPhone d'Apple, un PC ou l'eReader de Sony avec lequel Google a déjà noué un partenariat. Pour l'instant, les contours de « l'écosystème numérique » que Google veut créer autour du livre restent encore flous : combien coûtera un ouvrage, sera-t-il téléchargeable ou seulement consultable via une interface Web avec authentification, un même livre pourra-t-il être lu en même temps sur plusieurs plateformes ? Une seule chose est sûre : les éditeurs qui accepteraient la proposition de Google doivent lui fournir une version numérisée du livre que Google - et dans un deuxième temps ses partenaires, comme les sites utilisant Google Preview - se chargera de vendre aux internautes. Outre qu'il va falloir convaincre les internautes de passer aux livres électroniques, cette nouvelle décision de Google pourrait lui valoir les foudres de l'Union européenne. En effet, celle-ci s'inquiète déjà du système actuel Book Search, à travers lequel Google numérise d'abord les livres avant de demander la permission aux éventuels ayant-droits de les mettre en ligne. La délégation allemande à la Commission européenne y voit une violation du droit de la propriété intellectuelle européen. Elle précise également que cette numérisation a priori pourrait être considérée comme une pratique anticoncurrentielle, nuisant aux autres acteurs du Web, dont l'initiative Europeana de la Commission. Voir Google s'attaquer encore davantage au domaine de l'édition électronique pourrait donner plus de poids à ces inquiétudes.