L'un des clous du spectacle sur Dreamforce 2013, la semaine dernière à San Francisco, devait être la remise du chèque de 1 million de dollars, le jeudi, à l'équipe gagnante du Hackathon organisé par l'éditeur Salesforce.com. Le concours allait récompenser la meilleure application mobile développée entre le 25 octobre et le 20 novembre, à partir de la plateforme Salesforce1. Mais quelques heures à peine après la photo de Marc Benioff et Parker Harris remettant le fac-similé du chèque aux vainqueurs, certains participants se sont exprimés sur le forum de Developerforce pour dénoncer, selon eux, des entorses au règlement.

Les lauréats du hackathon, Thom Kim et Joseph Turian, qui ont développé un outil de reporting mobile appelé Upshot, auraient en effet disposé de plus de temps que les autres équipes pour le faire. Selon certains commentaires, Thom Kim, un ancien collaborateur de Salesforce.com, aurait fait la démonstration, deux semaines avant le début du hackathon, d'une application apparemment similaire à celle qui l'a fait gagner. 

L'utilisation d'éléments existants était permise

D'autres participants au concours ont par ailleurs signalé que les éléments qu'ils avaient soumis n'avaient pas été évalués par les juges. Certains ont rapporté que leurs apps n'avaient même pas été lancées. Dès le vendredi, Marc Benioff a informé par tweet qu'une vérification complète du Hackathon Salesforce1 était en cours et que toutes les questions soulevées par la communauté seraient examinées. « Nous répondons toujours aux remarques qui nous sont adressées et il n'en ira pas autrement cette fois-ci. Cette victoire doit être légitime », a commenté le CEO de Salesforce, en référence à Upshot.

Sur le blog du site developerforce, Adam Seligman, vice-président, responsable du marketing vers les développeurs, a rappelé quelques dispositions du hackathon. « Nous prévoyions et nous avons encouragé le fait que les équipes s'appuient sur des API existantes et des services qu'ils avaient écrits pour créer une app mobile », explique-t-il. « Par exemple, tout client Salesforce ou développeur dispose vraisemblablement d'un ensemble de personnalisations et de logiques qui peuvent être exposées vers son app mobile via une API Rest ». Et il renvoie vers une explication fournie sur ce point le 14 novembre en réponse à une question sur le forum du site déveloperforce. « Il est possible de réutiliser du code que vous avez déjà écrit, du moment que vous en êtes l'auteur, que cela ne concerne pas la majorité de l'app et que son utilisation n'enfreint les droits d'aucune tierce partie. » Cette réponse précise aussi que les développeurs pouvaient modifier un produit existant pour l'intégrer avec Salesforce et présenter cette partie-là. Mais, dans ce cas, le candidat devait être jugé uniquement sur ce composant et pas sur le produit pré-existant. « L'esprit du hackathon porte sur de nouvelles apps mobiles utilisant Salesforce et c'est sur cette base qu'elles seront jugées », rappelle enfin le post du 14 novembre.

80 juges et une équipe d'experts

Adam Seligman explique encore que Salesforce a voulu mener différentes évaluations indépendantes pour juger les apps. « Nous avons donc constitué une équipe de plus de 80 juges et requis des développeurs expérimentés pour assister comme il convenait chaque juge dans ses évaluations. Chaque app éligible a été examinée au moins deux fois », assure-t-il en écho aux candidats se plaignant que les éléments remis n'ont pas été consultés. « De plus, les cinq finalistes ont répondu aux exigences d'admissibilité indiquées dans le règlement officiel », écrit le responsable marketing. Salesforce.com fournira le résultat de son enquête sur les résultats du hackathon dès que celle-ci sera terminée, conclut-il.

En dehors d'Upshot, quatre autres applications mobiles ont été récompensées à l'issue du concours de développement achevé sur Dreamforce 2013. Le 2ème prix est revenu à Healthcare.love, une app aidant à choisir sa mutuelle, le 3ème à Hirebase, app native pour l'iPad qui réunit différents outils liés au processus de recrutement, le 4ème à Salesfetch, qui combine les services de Salesforce, ExactTarget, Dropbox et Evernote pour mieux évaluer les prospects. Enfin, le 5ème prix est revenu à Incoming, une app développée par le fondateur de la start-up 2lemetry qui participait à l'espace consacré à l'Internet des objets sur Dreamforce 2013. L'app récupère des informations sur les personnes qui s'approchent d'un stand (sur un salon), à l'aide d'un appareil photo piloté par un Raspberry Pi.