Les débats ont repris, à l'Assemblée nationale, sur le projet de loi Création et Internet après la gifle du 9 avril et le rejet surprise du compromis élaboré par la commission mixte paritaire. Si les députés ont dû attendre 1 heure du matin, cette nuit, pour voir la séance enfin levée, ils n'auront cependant guère avancé sur le fond du dossier, englués dans d'interminables batailles procédurales et autres rappels au règlement. Les travaux ont néanmoins permis de confirmer, comme l'avaient déjà indiqué les amendements adoptés en début de semaine par la commission des lois, que la majorité présidentielle n'entend faire preuve d'aucun assouplissement du texte et suivra une ligne dure jusqu'au vote final. Pour s'assurer que cette volonté sera suivie de faits, les députés de la majorité ont répondu massivement à l'appel lancé par leur président de groupe, Jean-François Copé : c'était donc un hémicycle bien garni qui débattait hier, jusque tard dans la nuit. Climat électrique, des députés de la majorité muselés Les députés de l'opposition étaient également fortement mobilisés pour combattre le projet de loi, et ont copieusement hué et invectivé la ministre de la Culture, Christine Albanel quand elle a souligné l'impérieuse nécessité d'adopter son texte afin de répondre à « la gravité de la situation pour nos industries culturelles, pour nos créateurs, pour des centaines de milliers de salariés et pour les entreprises du secteur culturel ». La ministre a également répété que le texte débattu est « moderne » et que l'accès à Internet ne constitue pas un droit fondamental. Certains élus de la majorité auraient pu porter une voix différente car tous ne suivent pas comme un seul homme la ligne officielle. Mais il semble que les caciques de l'UMP n'aient pas souhaité que des sons de cloches trop dissonants se fassent entendre. Lionel Tardy explique ainsi sur son blog que sa demande d'intervention, déposée la semaine dernière auprès du groupe UMP, n'a pas été retenue. « Je me suis donc fait suspendre, sans avertissement... ma connexion au micro de la tribune de l'Assemblée. Un avant goût de la loi Hadopi ? »