Chez HP, les salariés ont reçu d'excellentes nouvelles pour l'Angleterre et la France avec respectivement 200 et 64 postes sauvés des délocalisations suite à de longues actions associant syndicats et employés. La CFTC d'HP indique, sur son blog, qu'un premier projet concernant le service logistique Global Parts Supply Chain (GPSC) d'HP CCF (Centre de compétences France) consistait à supprimer 64 emplois sur 166 sur le site de Grenoble d'ici octobre 2012 pour les délocaliser en Bulgarie.
« Nous avons été informés de ce projet en septembre 2010 », indique Guy Benoist, délégué syndical central d'HP CCF. « HP souhaitait réduire les coûts de sa logistique en Europe, or,  il ne pouvait pas compter sur un retour sur investissement (ROI)  rapide. Le directeur du centre logistique, opposé au projet, et s'inquiétant d'un risque de perte de compétences, a très vite été remercié. Dans le même temps, des listes de postes critiques et non critiques avaient été établies avant l'été, et une présentation des changements d'intitulés de poste était prévue en comité d'entreprise. Mais aucune instance représentative n'avait été officiellement informée de ce projet ».

Alertes, menaces de délit d'entrave, messages à la direction

La CFTC d'HP s'est donc fortement engagée dans plusieurs actions collectives : arrêt de travail, alertes DP et CHSCT (en raison des conséquences de cette situation sur la santé des salariés),  menaces de délit d'entrave et messages adressés à la direction du constructeur qui a finalement décidé de suspendre le projet. «Le nouveau PDG d'HP France, Gérald Karsenti n'a pas fermé sa porte », ajoute Guy Benoist. « Il s'est déplacé jusqu'à Grenoble pour étudier la question. »

Pour l'Angleterre, tout a commencé avec une grève des employés travaillant sur un contrat informatique pour le ministère du travail (DWP- Department for Work and Pensions). Le mouvement de protestation contre le transfert de 200 postes en Inde a été soutenu par le syndicat britannique PCS. Des députés locaux ont également mis en évidence les implications de sécurité en cas de gestion à l'étranger d'une base de 25 millions de citoyens. En raison de la nature sensible du travail effectué par les salariés d'HP et la pression syndicale, le gouvernement a eu le dernier mot et le transfert des postes a été annulé d'un commun accord avec le groupe.

Illustration: Crédit photo: D.R