Dans un agenda de ses serveurs haut de gamme, HP a indiqué que ses systèmes pourraient accueillir des serveurs lames équipés de puces Xeon et Itanium d'Intel. Dans le cas d'HP, cette évolution est significative, et pourrait aider le constructeur à contrer les critiques formulées par son concurrent Oracle, qui ne cesse de répéter que les systèmes Itanium n'ont aucun avenir. « L'annonce d'HP n'étend pas la feuille de route d'Itanium, mais elle pourrait donner davantage confiance aux clients d'HP de s'engager sur des serveurs Integrity, car ils auront bientôt le choix entre les processeurs et donc le sentiment que leur investissement est moins risqué, » a déclaré George Weiss, analyste chez Gartner.

Parmi les systèmes Integrity développés par HP, on trouve le serveur Superdome en version 32 sockets, nom de code Dragon Hawk, lequel intègrera ensemble des serveurs lames à base d'Itanium et de Xeon. HP proposera également un système lame Integrity à base de Xeon, nom de code HydraLynx. Celui-ci sera proposé en version deux, quatre et huit sockets, et offrira certaines des fonctionnalités empruntées à la ligne de serveurs lames Itanium haut de gamme d'HP. Le constructeur affirme qu'il continuera à développer ses plates-formes HP-UX, OpenVMS et Nonstop pour les systèmes Itanium, mais indique qu'il travaillera aussi sur des versions plus résilientes et renforcées de Windows et de Linux pour ses serveurs équipés de puces Xeon. « L'objectif est de mettre les systèmes sous Xeon au même niveau de disponibilité et de temps de fonctionnement que les serveurs Integrity actuels sous Itanium » a déclaré Lorraine Bartlett, vice-présidente, marketing et stratégie, Business Critical Systems chez HP. Pour y parvenir, le constructeur va introduire d'autres fonctionnalités matérielles et logicielles de ses systèmes Itanium sur ses serveurs à base de Xeon, notamment les technologies de commutation Crossbar Fabric, qui gère la tolérance de pannne et nPars qui partitionne les ressources pour traiter plus d'I/O. « Les systèmes Dragon Hawk et HydraLynx devraient être prêts dans environ deux ans, » a précisé Lorraine Bartlett.

Laisser le choix aux utilisateurs

Oracle va sans doute profiter de l'occasion pour dire que cette annonce est la preuve qu'HP envisage de faire migrer ses clients des systèmes Itanium vers des serveurs Xeon. HP affirme le contraire, et fait valoir qu'elle s'adapte simplement à la demande de ses clients qui réclament plus de choix. « HP développe ces systèmes, pour permettre aux clients qui le souhaitent, d'utiliser, à moindre frais, leur matériel x86 en même temps que leurs serveurs Itanium, pour faire fonctionner des applications critiques, » a déclaré la vice-présidente Marketing et Stratégie d'HP. « Les clients ont adopté notre infrastructure critique avec des systèmes comme Superdome 2, et nos serveurs lames Itanium évolutifs tournant sous HP-UX. Nous allons continuer à développer ces plates-formes, ainsi que des technologies comme Nonstop et OpenVMS, » a t-elle ajouté. « Mais, malgré la demande incessante de capacités pour réaliser des tâches critiques sur plates-formes Unix, l'autre message des clients est de pouvoir disposer d'outils plus efficaces sans affecter leurs budgets informatiques, d'où une pression continue de faire plus avec moins, » a t-elle expliqué.

HP avait ouvert la voie à cette évolution, lorsque, l'année dernière, le constructeur a présenté son premier système Superdome basé sur une architecture lame. « Nous avions cette idée depuis un certain temps, » a déclaré Lorraine Bartlett. Celle-ci a tenu à souligner que cette solution offrirait continuité et protection de l'investissement pour les clients. Par exemple, ceux-ci pourront mettre les lames sous Xeon dans les Superdome 2 qu'HP a commercialisé l'an dernier. Les systèmes Integrity sont utilisés dans des secteurs comme les services financiers, les télécommunications et les soins médicaux. Ceux-ci sont prêts à payer un prix élevé pour disposer de systèmes garantissant que leurs applications ne s'arrêteront pratiquement jamais de tourner.

Les solutions d'HP sont en concurrence avec les mainframes et les serveurs Unix basé sur Power d'IBM, mais aussi les serveurs Sparc Solaris, acquis  par Oracle avec le rachat de Sun Microsystem.