IBM s'associe à SoftBank Telecom, filiale du conglomérat japonais SoftBank, pour apprendre le japonais à son système cognitif Watson. La technologie exploitée par ce dernier traite l'information comme le ferait un être humain, en s'appuyant sur le langage naturel, en générant des hypothèses et en tirant parti des connaissances engrangées. IBM propose un ensemble de services cloud autour de Watson, les derniers annoncés permettant aux développeurs d'applications mobiles d'utiliser des services de traduction et de reconnaissance vocale. Avec SoftBank, big blue va donc enseigner à Watson comment parler et penser en japonais. Il s'agit de l'une des langues les plus difficiles à explorer pour un ordinateur à cause de son complexe alphabet kanji. Les partenaires vont explorer pour le marché japonais de nouvelles façons d'exploiter les capacités de la technologie à travers les terminaux mobiles et les robots. Dans ce domaine, ils ont indiqué, sans autre précision, qu'ils prévoyaient d'utiliser Watson pour le robot domestique Pepper, annoncé l'an dernier par SoftBank. 

Lors d'une démonstration il y a plusieurs mois, Pepper relié à Watson répondait déjà à une question comme l'aurait fait un candidat du fameux jeu Jeopardy qui a fait connaître la technologie cognitive d'IBM. Mais qui est prêt à débourser près de 1 700 dollars (le prix annoncé) pour s'offrir simplement un champion de quizz. Le robot n'a pas été conçu pour porter des objets (même si ses doigts lui permettent sans doute d'attraper des vêtements), ni pour faire le ménage, ainsi que l'indique la société française Aldebaran Robotics, filiale de SoftBank, qui l'a fabriqué. En revanche, il peut être utilisé comme aide à la vente. Nestlé Japan a par exemple prévu d'installer un millier de ces robots dans ses boutiques pour vendre des capsules et des machines.

Watson requiert un bon niveau de reconnaissance vocale

Lorsqu'il a dévoilé Pepper en juin 2014, le CEO du groupe japonais, Masayoshi Son, l'a présenté comme le premier robot capable de comprendre les émotions humaines en reconnaissant les expressions sur les visages, la tonalité des voix et le langage des corps pour mieux communiquer avec les gens. Toutefois, Pepper peut mal comprendre certaines réponses, ce qui peut s'avérer frustrant. Et surtout, la technologie Watson d'IBM a besoin d'un niveau de reconnaissance vocale dont Pepper ne dispose pas, selon Hiroshi Ishiguro, roboticien de l'Université d'Osaka  connu pour ses robots humanoïdes, interrogé par mail par Tim Hornyak, notre confrère d'IDG News Service. S'il ne fait pas la conversation, Pepper gagnerait sans doute en attractivité s'il pouvait aussi réaliser certaines corvées domestiques. Roomba, de iRobot, rencontre un certain succès grâce à son aptitude à nettoyer les sols, souligne notre confrère.

Pepper devait être mis en vente à partir de ce mois-ci, mais la commercialisation a été repoussée à juin ou au-delà. SoftBank le vendra d'abord aux développeurs en raison d'une demande supérieure à ce qu'il avait prévu. 

Une chercheuse d'IBM Research parle à l'oreille de Pepper
Risa Nishiyama, chercheuse au sein d'IBM Research, parle à l'oreille d'un robot Pepper (de SoftBank) utilisant la technologie Watson. (Credit: Feature Photo Services)