IBM lance un logiciel de lutte antifraude « Counter Fraud Management ». Il s'appuie sur un réservoir de données alimenté par une armée d'analystes, la « Red Cell » comme l'appelle IBM, qui partage avec le serveur des informations sur les tendances suivies par les phénomènes de fraude. Selon Craig Hayman, directeur général Industry Cloud Solutions d'IBM, «  le blanchiment d'argent, la fraude bancaire, la fraude fiscale et la fraude à l'assurance dans les biens et la santé sont les secteurs les plus sensibles ».

La solution d'IBM peut permettre de vérifier si certaines réclamations sont justifiées avant de procéder à d'éventuels remboursements. « La détection se fait en temps réel », a expliqué Craig Hayman. De plus, le logiciel antifraude peut accéder à des historiques et voir si une entreprise a déjà essayé de frauder dans le passé. Le responsable a précisé que le logiciel de détection des fraudes utilisait des solutions acquises avec le rachat de Cognos, SPPS, i2 et FileNet. IBM prévoit de vendre Counter Fraud Management Software sous licence. Le tarif pourrait se baser sur la valeur en dollars des transactions.

Un exemple à l'hôpital

Joe Palmar, directeur de projet à l'hôpital Memorial Healthcare de Miami, explique que l'établissement de santé utilise le logiciel d'analyse i2 d'IBM depuis 5 ans. Il passe au crible les systèmes de gestion et surveille les processus d'achat. En effet, en 2009, après un scandale de contrats truqués, l'hôpital a décidé de mettre en place une procédure automatisée de lutte contre la fraude. 12 fournisseurs ont été poursuivis et condamnés à des peines de prison, 20 fournisseurs ont été rayés de la liste de l'hôpital. Une demi-douzaine de collaborateurs en interne ont été impliqués. Aux États-Unis, Miami et sa région ont la réputation de se situer au « niveau zéro en matière de fraude ». Le directeur de projet reconnaît que les processus automatisés permettent de détecter plus facilement la fraude que les procédures manuelles. « Les solutions aident aussi à savoir si les employés ou les vendeurs ont des antécédents », a-t-il ajouté.

Une multitude de flux analysés

« Les fraudeurs sont toujours très imaginatifs », a concédé Craig Hayman. « L'idée est de découvrir comment ils procèdent et de mettre en évidence leurs modes opératoires. Grâce à l'analyse big data à haute vitesse, nous pouvons identifier des comportements contradictoires et frauduleux. Ensuite, nous pouvons poursuivre les contrevenants en justice ». Pour trouver ces indices, le système peut aller puiser dans divers flux de données disponibles : information sur les réseaux sociaux, mobile et sur le web. Le système recherche des indicateurs de fraude et les soumet à des analyses sophistiquées. La stratégie ressemble un peu aux méthodes employées par la justice quand elle enquête sur des entreprises qui subissent de grosses pertes financières, et vérifie si ces pertes sont délibérées ou frauduleuses. IBM affirme que son logiciel antifraude a été rapidement adopté au Royaume-Uni : l'arrondissement de Camden, au sud de Londres, l'utilise pour lutter contre la fraude fiscale.