Au coeur des débats, des conflits et plus récemment des catastrophes naturelles, l'eau est aussi bien source de vie, que vecteur de désastre important. Pour prévenir, anticiper et améliorer, IBM a choisi cette ressource pour apporter son expertise informatique autour de 3 thèmes, les mers, les fleuves, les rivières (avec la surveillance de la qualité des eaux et autres indicateurs) ; les infrastructures (barrage, digues, tuyaux) et enfin les usages dans la ville via les compteurs intelligents, mais aussi des capteurs pour les fuites. Sur ces axes de travail, IBM a conçu des centres d'excellence, dont 3 sont en Europe, Olivier Hess est responsable de celui de Montpellier. « Le premier à avoir été créé est celui d'Amsterdam à la fin 2006 où IBM et d'autres partenaires ont travaillé sur la gestion intelligente des digues, comment éviter ou prévenir les risques de fissures ou plus graves de digues qui cèdent » explique-t-il. Un autre centre à Dublin s'intéresse quant à lui à la problématique de l'eau dans son environnement. Ainsi la baie de Galway en Irlande s'appuie sur un système de capteurs, qui récupèrent un grand nombre d'informations en temps réel sur l'état de l'eau, et sur des portails qui en publient l'analyse.

Une utilisation prédictive du HPC


Et Montpellier ? Le petit nouveau, comme le surnomme Olivier Hess, « est en charge de la modélisation des fluides. Nous utilisons le HPC (le calcul haute performance) pour anticiper un phénomène comme les inondations ». Concrètement, l'objectif est qu'en cas d'alerte météo, les autorités publiques (préfets, mairies, etc) disposent d'une évaluation des risques encourus et puissent ensuite prendre certaines décisions (évacuations, informations aux citoyens, organisation des secours). « Nous travaillons pour que cette évaluation soit la plus rapide possible, la décision doit se prendre en général entre 6 et 12h après les alertes » rapporte Olivier Hess en avouant « que les premiers tests ne donnaient que des résultats en quelques...jours ». Interrogé sur une éventuelle utilisation du cloud comme support pour améliorer et accélérer ses prévisions, le responsable reste pragmatique « c'est un axe de travail possible, mais en ce qui concerne nos recherches, nous préférons utiliser un cluster dédié à 100% ». Par contre, les 3 centres d'excellence ne vivent pas en circuit fermé et les découvertes des uns profitent aux autres. « Quand des digues se rompent, nos recherches sur la modélisation des fluides pourront apporter des réponses » rappelle Olivier Hess. Idem pour l'expérience menée à Dublin dans la baie de Galway, où prévisions et mesures pourront anticiper les risques de pollution du milieu marin en cas de forte pluie. Le champ d'investigation est donc important pour les ingénieurs d'IBM.