Ce n'est pour l'instant qu'une rumeur, mais IBM pourrait engager le plan de restructuration le plus massif de son histoire et licencier 111 800 personnes dans le monde, soit 26% de ses effectifs. Selon le magazine Forbes, ce triste programme, baptisé Project Chrome en interne, sera mis en place à partir de la semaine prochaine aux Etats-Unis et impactera également des divisions de Big Blue dans le reste du monde. Les équipes concernées devraient toutes avoir plié bagage d'ici la fin du mois.  Bien que les porte-paroles d'IBM n'aient fait aucun commentaire sur cette vague de licenciements, Martin Schroeter, directeur financier de la firme avait déclaré au cours  d'une conférence téléphonique avec les analystes financiers qu'il s'attendait à une réduction des dépenses et à rééquilibrage des effectifs de la compagnie, après onze trimestres consécutifs de recul dans ses revenus, «  C'est un terme qui signifie des suppressions d'emplois », avait-il précisé. Lors d'une déclaration, Lee Conrad, coordinateur du syndicat Alliance, avait laissé entendre que les résultats médiocres d'IBM sur le 4ème trimestre  et que sa  gestion catastrophique allaient certainement contribuer à accélérer les choses.  


La direction s'explique


Pour Forbes, les coupes les plus importantes sont à prévoir au sein des divisions stockage et mainframes d'IBM aux Etats-Unis. Une décision pouvant paraître inconsidérée alors que la compagnie vient de lancer son système Z13 sur lequel elle compte s'appuyer pour stimuler ses ventes. Le constat est similaire pour les suppressions de postes dans le stockage. En effet, dans ce domaine, diverses technologies sont utilisées par la plupart des clients de Big Blue pour leurs datacenters, ce qui rend la réplication des données et la synchronisation difficiles. Le projet Chrome semble être une pure action  comptable conçue pour améliorer les finances d'IBM pour les prochains trimestres. Selon Forbes, Global Technology Services, l'activité de sous-traitance d'IBM, continue de perdre des clients. Son taux de perte représenterait la taille d'un client tel que Lufthansa  toutes les six semaines.

Suite à cette nouvelle concernant ces licenciements massifs, le service communication d'IBM France a indiqué que ces rumeurs étaient fantaisistes  et qu'elles devaient être prises avec précaution.
« Les informations publiées par Forbes ne sont que pures spéculations, d'autant plus que les 600 millions de dollars de charges de restructuration évoqués par la firme lors de la présentation de ses résultats annuels ne correspondent en aucune façon à 26% de la frappe d'IBM », a assuré le département.