Computer Associates (CA) vient de publier la base de données Ingres en Open Source, sous la licence maison Catosl (CA Trusted Open Source License). Seul le support sera payant, modèle déjà éprouvé par MySQL (mais aussi pour PostgreSQL avec moins de succès...).

Mais l'éditeur dit viser plutôt la concurrence avec Oracle et Microsoft. Tony Gaughan, vice-président de CA, estime ainsi que la dernière version, r3, a juste un peu de retard sur un Oracle 10g, mais présente des fonctionnalités comparables à celles de Oracle 9i, et dépasse les performances de SQL Server. CA a d'ailleurs emprunté une technologie de clustering à Oracle, et des fonctions de persistance de données à Hibernate (de JBoss), pour mettre sa base à niveau. Née au début des années 70 sous l'impulsion d'Edgar Codd, père des bases de données relationnelles, Ingres a rivalisé un temps avec Oracle avant de tomber dans l'escarcelle de CA en 1995, où elle sert aujourd'hui principalement de base embarquée dans les solutions de l'éditeur.

Avec le déclin de Sybase et Informix, le trio IBM, Oracle et Microsoft a fermement établi sa domination : à eux trois, ils représentent 90 % des parts de marché. Ce retour d'Ingres sur le devant de la scène, annoncé lors du CA World de mai dernier, laisse donc les spécialistes sceptiques. Avec MySQL, MaxDB, PostgreSQL ou Firebird, l'offre de SGBD Open Source est déjà roborative. Et s'appuyer sur la communauté Open Source pour relancer une base de données n'est pas forcément une garantie de succès : MaxDB, issu des rangs de SAP, et Firebird, dérivé d'Interbase de Borland, n'ont pas décollé. Au moins, leur évolution coûte moins cher, puisqu'elle ne repose plus seulement sur l'éditeur ; c'est sans doute la réflexion qui a poussé, il y a quelques jours, IBM à diffuser Cloudscape, base embarquée Java récupérée dans le rachat d'Informix, en Open Source.