Il y a quelques semaines, Intel avait annoncé ses ambitions dans le domaine des voitures connectés en annonçant un investissement de 250 M$ sur deux ans et en rejoignant le groupe de travail formé par Mobileye (qui fournissait jusqu’à peu un système de vision à Tesla) et l’équipementier Delphi. Si le fondeur mettait alors en avant son Core i7, il avait toutefois annoncé qu’une plateforme dédiée serait prochainement dévoilée. C’est donc chose faite à l’occasion du dernier CES de Las Vegas, du 5 au 8 janvier. Spécialement pensée pour les systèmes d’auto-conduite, la plate-forme Intel Go repose une puce Xeon avec 28 cœurs associée à une puce modem 5G également fournie par le fondeur de Santa Clara.

 

Les 40 premières voitures autonomes de BMW sont basées sur la plate-forme Intel Go et devraient circuler dans les rues cette année. (crédit : BMW) 

Après les serveurs, les PC et les smartphones, on assiste aujourd’hui à une nouvelle guerre du silicium, mais cette fois autour des systèmes d’auto-conduite. La confrontation met toutefois en scène Intel, face à AMD ou encore Qualcomm. Les voitures autonomes nécessitent énormément de puissance de calcul pour éviter les accidents et prendre des décisions très rapidement. Sur ce marché, Nvidia a déjà dévoilé sa plate-forme de développement Drive PX 2, un puissant ordinateur sur base ARM refroidi à l'eau pour les voitures autonomes annoncé au CES 2016. Volvo teste d’ailleurs cette solution pour ses voitures autonomes sur base XC-90. Le matériel de Nvidia est également utilisé dans les véhicules Tesla. Le Drive PX 2 dispose de deux puces ARM secondées par deux GPU (à base de Pascal), mais avec une connectivité 4 G et non pas 5G.

Une puce modem 5G annoncée chez Intel

Intel estime qu'il a donc un net avantage sur ses concurrents avec sa connectivité 5G, qui permettra aux voitures de communiquer entre elles sur le modèle C-V2X  (Cellular Vehicle-to-Everything) pour analyser les objets mobiles et les obstacles fixes. Les ordinateurs Go font en fait partie d’un kit de développement qui vient - comme chez Nvidia - avec un ensemble d’outils logiciels. La plate-forme matérielle Go est complétée par deux FPGA ((Field-Programmable Gate Array) qui peuvent être reprogrammés pour effectuer des tâches multiples. Les FPGA sont à l’Intel Go ce que les GPU sont au Drive PX 2 de Nvidia. Une version de Go reposant sur des puces Atom est livrée avec un seul FPGA. 

Les plates-formes de développement Intel Go et Nvidia Drive PX 2 ont pour l’instant le même objectif : améliorer les systèmes informatiques pour traiter plus rapidement les données et détecter les piétons et les voitures, mais aussi reconnaître les voies, et respecter les signaux. Les ordinateurs devront prendre des décisions basées sur des algorithmes et des données collectées à partir de caméras et de capteurs comme les Lidar et radar.

   

Intel et Nvidia sont engagés dans une course pour tester des voitures autonomes dans les rues. Intel travaille avec Mobileye et BMW sur les systèmes d'auto-conduite, et Nvidia avec Tesla et Volvo. (crédit : Nvidia)