Intel veut rendre le cloud computing un peu plus intelligent et a développé pour cela des technologies qui permettent aux applications et aux services Internet d'en savoir plus sur le terminal qui y accède, que ce soit un PC, une tablette tactile ou un smartphone. Cela afin d'adapter les services en conséquence. Rien de nouveau en apparence : les serveurs d'applications adaptent déjà le contenu en fonction de l'appareil connecté, ne serait-ce que pour qu'il s'affiche correctement sur l'écran d'un smartphone, par exemple. Mais Intel veut aller plus loin et fournir des informations détaillées sur le type de processeur, la bande passante disponible, et même l'autonomie de batterie.

Cela pourrait permettre à des sites web et à des annonceurs de recourir plus largement à un contenu plus riche, comme la vidéo haute définition, au lieu d'avoir à se conformer à un « plus petit dénominateur commun. » Ils pourraient, par exemple, réserver une version de leur site aux clients connectés via un réseau WiFi haut débit, et une simple page web à des clients se connectant via un réseau mobile. Cela pourrait également profiter aux sites d'e-commerce. Ainsi, Amazon.com pourrait prévenir un client en train d'effectuer des achats en ligne que la procédure pourrait être interrompue à cause de la faible puissance de sa batterie et lui conseiller soit de terminer rapidement son achat, soit indiquer que le panier sera conservé uniquement si le client se déconnecte et se reconnecte plus tard.

Des puces ARM non supportées

La technologie n'est pas compliquée. Intel a livré les versions bêta de ses API (interfaces de programmation d'application) permettant de collecter les données qui renseignent sur le processeur d'un appareil, la bande passante disponible et la durée de vie de la batterie. « Les développeurs web peuvent utiliser ces API en ajoutant de simples scripts Java dans leurs applications, » a indiqué Daniel Chang, directeur des alliances stratégiques chez NetSuite, l'entreprise qui pilote la technologie. Celle-ci est surtout connue pour son application de gestion de la relation client (CRM) en ligne, et parce qu'elle héberge les sites d'e-commerce d'environ 2 000 entreprises sur le web. « Une demi-douzaine de ces magasins en ligne, essentiellement des sites qui veulent offrir du contenu riche, de la vidéo haute définition en particulier, testent actuellement ces API, » a ajouté Daniel Chang. Gproxy, une entreprise de design Web et d'hébergement située à Miami, fait aussi partie de ce programme pilote. « La technologie existe déjà, il ne reste plus qu'à l'adopter, » a déclaré le directeur de NetSuite.