Il y a 3 ans, Intel a lancé le projet de construire un cloud privé pour ses besoins internes. A l'époque, les responsables IT voulaient simplifier la consommation de ressources informatiques par les salariés. « Nous avons voulu simplifier le travail des développeurs d'applications », indique Das Kamhout, ingénieur principal à l'activité Cloud Computing d'Intel IT (la division en charge du SI du fondeur). Sur la définition du cloud, l'ingénieur reprend celle du NIST (National Institute of Standards and Technology) qui comprend 5 éléments : le modèle à la demande et en self-service, un accès au réseau haut débit, le partage de la mutualisation des ressources, agilité et service sur mesure.

Aujourd'hui, le projet est bien avancé. Das Kamhout précise que « la virtualisation est omniprésente avec une estimation de 77% des serveurs virtualisés ». Il ajoute « tous les employés  ont maintenant la possibilité d'accéder aux ressources à la demande grâce à un portail ». Le cloud d'Intel gère tout de la fabrication et la conception des puces jusqu'aux éléments traditionnels de l'IT. Intel a construit son projet en utilisant massivement la technologie OpenStack. Cette dernière comprend des composants de stockage (Swift), de calcul (Nova) et un tableau de bord (Horizon). Das Kamhout souligne que travailler sur la plateforme cloud Open Source a été une expérience intéressante, aussi bien pour les collaborateurs d'Intel que pour la communauté OpenStack. A la question  de savoir si OpenStack est mûr pour que les entreprises puissent l'utiliser, le responsable acquiesce, mais relativise « pour les équipes IT aguerries, c'est sans problème, mais ceux qui ne disposent pas d'expérience dans l'Open Source et le déploiement de cloud auront besoin d'assistance ».

Des projets de IaaS, de PaaS et des conseils


Intel n'a pas terminé le déploiement de son cloud. Les services d'infrastructures ont été longs à mettre en place. Aujourd'hui, Das Kamhout est à la recherche d'un pile pour proposer du SaaS (Software as a Service) et du PaaS (Plateform as a Service). Ces technologies devront permettre à la firme de Santa Clara de fournir des applications essentielles comme le process management, mais aussi de proposer une plateforme pour élaborer des applications personnalisées depuis son cloud.

Interrogé sur les conseils à donner aux sociétés qui veulent se lancer dans le cloud, Das Kamhout rappelle, « il faut toujours s'assurer de rester focaliser sur l'utilisateur. C'est eux qui consomment les services que vous créez ». Un autre conseil vise à rassurer les équipes IT internes en charge du cloud en leur expliquant que le cloud ne va pas tuer leur carrière. « Il y a une crainte parmi eux de voir leur métier devenir superflu avec le déploiement du cloud notamment sur la maintenance des serveurs. Ce n'est pas le cas, même avec l'automatisation de la virtualisation, il y a d'autres défis de maintenance et d'entretien à relever » rassure l'ingénieur principal. Il ajoute que « la feuille de route est importante avec la migration vers le IaaS et le PaaS » et de conclure, « il y a encore beaucoup de travail à faire ».