Intel veut en savoir plus sur la façon de conduire des automobilistes. Pour cela, la société utilise une technique de scanner cérébral aussi appelée spectroscopie à infrarouge pour faire la différence entre les moments où le conducteur se concentre sur la route et ceux pendant lesquels ses pensées sont occupées à autre chose.

Paul Crawford, directeur de recherche chez Intel Labs et qui travaille sur ce projet, indique, « nous essayons de mieux comprendre les gens, ce qu'ils pensent, ce qu'ils ressentent ». Lors d'une démonstration à San Francisco, le fondeur a mesuré l'activité cérébrale d'un pilote assis dans un simulateur. La personne conduisait virtuellement une formule 1 sur un anneau de course à 80 km/h dans un premier test, puis à 400 km/h dans un second test.

Des capteurs infrarouges étaient placés sur la tête du conducteur pour analyser l'activité cérébrale. Les chercheurs ont été capable, lors des 2 tests, de constater des différences de concentration, plus intense quand la voiture va vite, moins soutenue à plus faible vitesse. « Quand vous êtes au volant, parfois vous regardez la route en faisant attention et dans d'autres cas vous regardez aussi la route mais vous êtes distraits. « Il s'agit de différences subtiles, que nous pourrons, je l'espère, expliquer ou au moins émettre des hypothèses », souligne Paul Crawford. Ces informations pourraient être un jour intégrées dans les ordinateurs de bord, qui pourront ajuster certains paramètres en fonction de la conduite, comme le contrôle moteur ou le freinage. « Avec ces données, nous pouvons dire que le conducteur a besoin d'une stimulation supplémentaire avec un changement de station de radio, monter ou baisser le niveau des contrôles, ralentir s'il s'approche de la voiture de devant », imagine le scientifique.

L'OMS (Organisation Mondial de la Santé) souligne que les accidents de la route sont la huitième cause de décès dans le monde et la première pour les personnes âgées de 15 à 29 ans. En 2010, le nombre de tués sur les routes était d'environ 1,24 million de personnes.

Une extension de l'analyse de l'activité cérébrale

Les recherches d'Intel se focalisent uniquement sur la voiture, mais elles pourraient déborder ce cadre. « Nous avons commencé par les voitures, car c'est un champ d'investigation bien contrôlé et facile à étudier en laboratoire », explique Paul Crawford. Il ajoute, « beaucoup d'entre nous sommes payés pour travailler avec nos cerveaux et nous voulons qu'il soit le plus efficace possible. On peut donc imaginer toutes sortes d'applications dans les entreprises, mais aussi pour le grand public ».

A l'occasion de son évènement à San Francisco, Intel a montré un deuxième projet de recherche utile pour diminuer les accidents de la route. Ce travail a été réalisé avec l'Université nationale de Taïwan et porte sur la communication entre les voitures à travers un équipement existant : les feux arrière. Les chercheurs utilisent un PC portable pour moduler la lumière des feux en fonction des mouvements du véhicule (freinage, clignotants pour tourner, vitesse). En l'occurrence, Intel a choisi de tester la chose avec deux scooters. Le suiveur est alerté sur un smartphone des différentes actions du scooter de devant, ralentir, accélérer, tourner, s'arrêter, via un appareil photo numérique collé sur le devant de la machine. Pour Hao Min Lin, doctorant à Taïwan, obtenir une information supplémentaire donne aux conducteurs des fractions de secondes en plus pour réagir.