La matinée précédant l'ouverture formelle de l'ISC à Hambourg (du 17 au 21 juin), à 15 heures pour les exposants, le salon bruissait des résultats (officiels) du dernier classement Top 25 Super Computing qui marque le retour des États-Unis sur la première marche du podium. Après la surprise japonaise de l'année dernière, le Fujitsu K Computer construit pour le Riken Institut for Computational Science (AICS) et ses 10,51 petaflops (pour 12,66 mégawatt), l'IBM Sequoia prend la première marche du podium. Conçu pour le ministère américain de l'Énergie, le Sequoia revendique une puissance de calcul de 16,32 petaflops pour 7,8 mégawatt. Dans ce classement de la performance petaflopique, quatre machines sont Européennes (voir classement).

Revenons sur le salon ISC de Hambourg où les principaux fournisseurs de solutions HPC présentaient leurs dernières innovations : Intel avec ses puces Mic Xeon Phi, Nvidia avec sa plateforme GPU Kepler pour Cuda, SGI et sa machine SGA UV2000 à mémoire partagée (ccNuma).

Intel pousse sa solution many cores pour marquer Nvidia


Régulièrement présentée sur les salons dédiés au calcul intensif, la plate-forme Mic d'Intel (nom de code Knight Corner) démarre sa carrière commerciale avec son vrai nom : Xeon Phi. Le Dr Rajeeb Hazra, vice-président Architecture group chez Intel a assuré le lancement de cette plate-forme sur le salon ISC. « Une nouvelle marque pour continuer à étendre la marque Xeon dans un secteur prometteur », nous a expliqué M. Hazra lors de la conférence de presse européenne d'Intel. « Pour être tout à fait explicites, nous franchissons une nouvelle frontière pour aller vers l'exascale », a poursuivi le dirigeant. Gravée en 22 nm, la puce Phi utilise des transistors 3-D Trigate comme sur les dernières puces Ivy Bridge. Si une carte PCI Mic peut embarquer jusqu'à 50 coeurs avec au moins 8 Go de mémoire GDDR5, elle devrait surtout permettre de réduire la consommation électrique des systèmes HPC Intel associant Xeon E5 et Xeon Phi.



Une étape indispensable sur le long chemin vers l'exascale qu'Intel pense atteindre avant 2018. Des systèmes qui seront jusqu'à 100 fois plus performants que les machines actuelles les plus véloces. Engagés dans une course à la performance, Intel et Nvidia ont construit des puces spécialisées qui peuvent exécuter plus de calculs par seconde tout en maitrisant la consommation électrique. Les supercalculateurs peuvent désormais exploiter les capacités de traitement parallèle des puces graphiques Tesla ou des processeurs Xeon Phi pour effectuer des calculs complexes liés à la recherche scientifique et aux mathématiques.

En route vers l'exascale


Les puces Xeon Phi sont considérées comme la réponse d'Intel aux coprocesseurs Nvidia Tesla, qui équipent par centaines de coeurs certains des superordinateurs les plus rapides du monde. Deuxième meilleur au Top 25, le système Tianhe-1A du National Supercomputer Center à Tianjin, en Chine, combine des processeurs Intel Xeon et des GPU Nvidia Tesla GPU pour fournir une puissance de calcul de 2,5 petaflops. Les puces graphiques Nvidia sont également en cours d'installation dans le supercalculateur Titan aux côtés des processeurs d'AMD Opteron à l'Oak Ridge National Laboratory dans le Tennessee. Un projet qui devrait atteindre les 10 petaflops.

Les puces Phi ne seront disponibles en volume qu'à la fin de l'année, mais certains clients ont déjà été livrés. Si un système dans le dernier Top 500 utilise déjà des Xeon Phi - il pointe à la 149e place avec une puissance 118 teraflops - Intel compte bien monter en puissance avec ses partenaire - Cray notamment avec le projet Cascade - pour contrer Nvidia avec son co-processeur dérivée de l'architecture x86. Reste le problème de la plate-forme de développement utilisée avec ces systèmes, Cuda pour Nvidia et x86 pour Intel. Mais la compagnie française Caps va peut-être réussir à mettre tout le monde d'accord avec sa solution de programmation multiplate-forme.

Nous reviendrons dans une seconde partie sur le partenariat entre Intel et Cray sur le projet Cascade, les annonces de Nvidia, SGI et des autres exposants du salon.