L'IT tour 2014 a poursuivi son tour de France jeudi 6 novembre avec la tenue de la 4e étape dans la ville de Reims. Ayant réuni plus de 80 participants, cette édition a été marquée par plus d'une dizaine d'interventions, dont celles de Laurent Dorigo (DSI de Petit Bateau), Cécile Seelinger (DSI de Vivescia), Frédéric Rollois (DSI de Malteurop) et d'Erwan Thepaut (DSI de Cristal Union). Le directeur général de la CCI Reims-Epernay Philippe Wittwer ainsi que le directeur régional de La Poste, Philippe Bonmarchand étaient également présents. Numica, réseau d'acteurs du numérique en Champagne-Ardenne, a également participé à cet événement.

Sécurité

« En matière de sécurité, il existe à la fois une responsabilité collective et une déclinaison de ces enjeux à un niveau local », a indiqué Cécile Seelinger, DSI du groupe Vivescia. Au sein du groupe coopératif agroalimentaire spécialisé dans la production et la transformation des matières végétales, la continuité des activités est également au centre des préoccupations avec pour y répondre la mise en place d'un plan de continuité d'activité. Chez Malteurop, filiale de Vivescia spécialisée dans la malterie et disposant de plus d'une vingtaine d'usines dans le monde, la stratégie sécurité est abordée au travers de deux axes principaux : la sécurité périphérique d'une part avec le contrôle des flux entrants et sortants (pare-feux et antivirus), et d'autre part avec le contrôle des personnes externes amenées à se connecter au système d'information (détection des accès et des intrusions). « Nous ne cherchons pas à faire à la course à l'équipement, ce qui nous paraît également essentiel c'est la formation des collaborateurs et les bonnes pratiques de base à mettre en oeuvre pour éviter de faire entrer n'importe quoi dans le système d'information », a expliqué de son côté Laurent Dorigo, DSI de Petit Bateau. Pour Cristal Union, groupe coopératif agroalientaire dans le sucre et l'alcool, un audit de sécurité de sécurité a été enclenché il y a 18 mois suivi par la mise en oeuvre d'un plan de sécurité basé sur le référentiel de l'Anassi avant, dans quelques mois, le chantier de la surveillance des PC.

Mobilité

Les problématiques liées au Byod, en termes de sécurité, de maintenance des terminaux voire même juridiques, sont loin d'être pris à la légère par les directions des systèmes d'information. Pour autant, les usages se développent et sont même accompagnés, comme chez Petit Bateau. « A partir du moment où le collaborateur utilise son téléphone personnel pour travailler, nous prenons en charge le coût de son abonnement », a fait savoir Laurent Dorigo, DSI de l'enseigne spécialisée dans l'habillement. Toutefois, les utilisateurs doivent pouvoir accepter la gestion à distance de leurs terminaux, allant même jusqu'à l'effacement des données. La mobilité est aussi prise à bras le corps par Cristal Union qui compte d'ailleurs parmi ses équipes des collaborateurs ultra nomades, à l'image d'Erwan Thepaut son DSI, ayant troqué son poste de travail traditionnel pour une tablette hybride Windows 8. « « Toute connexion via des smartphones personnels implique de la part du salarié une acceptation pleine et entière des règles et dispositifs de sécurité en place au sein de l'entreprise », a quant à lui fait savoir Frédéric Rollois, DSI de Malteurop. La société qui compte par ailleurs déployer sur l'ensemble de ses usines d'ici 1 an et demi son système d'hypervision et de remontées d'alertes sur tablettes utilisables par les opérateurs sur le terrain. « L'équipement mobile que nous proposons aux collaborateurs est un vecteur de productivité permettant aux équipes d'être le plus possible en temps réel », a précisé Cécile Seelinger, DSI de Vivescia.

Cloud hybride

Au coeur de la transformation informatique d'un nombre de plus en plus important d'entreprises et d'organisations publiques, le cloud hybride et ses perspectives de bénéfices ont commencé à séduire les DSI de la région Champagne-Ardenne. « Nous nous ouvrons au cloud hybride car les infrastructures on premise ne répondent plus forcément aux besoins et qu'il y a un véritable intérêt à aller dessus car cela se justifie d'un point de vue économique », a expliqué Laurent Dorigo, DSI de Petit Bateau. Autre société à s'y intéresser : Cristal Union qui se dit « plutôt optimiste » à aller vers le cloud hybride, estimant que les technologies sont désormais assez matures et qu'il n'éprouve pas un intérêt à aller contre le sens du vent et les volontés des éditeurs à aller dessus. Très branché SaaS pour ses projets tournant autour de l'intercommunications bancaires et la dématérialisation des flux documentaires (EDI), Malteurop regarde de près le cloud hybride mais est pour le moment, à l'instar de sa maison-mère Vivescia, orienté sur le cloud privé, hébergé à 100% chez un prestataire.

Systèmes d'impression managés

« On perçoit un rôle sociétal des systèmes d'impression qui va bien au-delà du matériel informatique et doit être abordé sous l'angle des usages et de la mesure de l'impact environnemental », a indiqué Cécile Seelinger, DSI de Vivescia, qui a instauré à cet effet un outil permettant à chaque collaborateur de mesurer son propre impact environnemental en termes d'impression. « Nous avons réduit les systèmes d'impression au strict minimum et diffuser les bonnes pratiques pour imprimer uniquement quand cela est nécessaire », a fait savoir Frédéric Rollois, DSI de Malteurop. Concernant Petit Bateau et Cristal Union, des stratégies d'impression managées ont été mises en oeuvre avec succès : au sein de l'enseigne vestimentaire, les contraintes liées à la gestion des équipements, des consommables et de la maintenance ont disparu, tandis que pour la coopérative agricole, cette démarche s'est accompagnée par la suppression des moyens individuels d'impression et un système de badgeuse permettant de responsabiliser les collaborateurs pour les dissuader d'imprimer inutilement des documents.

Atouts IT

« La région Champagne-Ardenne connaît un fort développement territorial, basculant d'une dominante rurale tournée vers la tradition, vers un modèle beaucoup plus urbain et métropolitain qui a permis d'attirer de nombreuses activités tertiaires liées à l'informatique, aux back-offices et aux services clients », a introduit Philippe Wittwer, directeur général CCI Reims Epernay. Confronté au défi de la transformation numérique, La Poste a actionné plusieurs leviers pour répondre à ce défi passant aussi bien par des partenariats avec des acteurs innovants comme Localeo, spécialisée dans la relation client à destination des collectivités locales, le co-développement de technologies innovantes au niveau local pouvant être implémentées ensuite au niveau national, mais également une stratégie d'investissement. « Nous voulons jouer un rôle de capital-développeur pour peser dans la stratégie des entreprises et nous permettre d'intégrer leurs technologies à notre catalogue d'offres », a lancé Philippe Bonmarchand, directeur régional de La Poste.

« Nous faisons appel à des fournisseurs locaux dont les taux journaliers moyens sont attractifs et avec une faible rotation des équipes pour une bonne qualité savoir-faire, mais recourons à des prestations parisiennes, certes plus chères mais apportant une grosse valeur ajoutée », a indiqué Erwan Thepaut, DSI de Cristal Union. Petit Bateau et Vivescia quant à eux font appel à des acteurs nationaux, en passant sur leurs antennes locales, sachant que le groupe agricole travaille aussi avec des fournisseurs locaux, ayant mis dans ses priorités et attachant une importance particulière de contribuer à l'essor du tissu local.

La rédaction du Monde Informatique vous donne rendez-vous pour la prochaine étape de l'IT Tour 2014 à Lille le jeudi 20 novembre. Pour consulter le programme et/ou vous inscrire, rendez-vous à cette adresse.