Ann Livermore, membre du Conseil d'administration de Hewlett-Packard, sera la première à témoigner, au tribunal de San Jose (Californie), lors du procès intenté par HP à Oracle. Ce dernier est accusé de ne pas vouloir respecter son engagement de supporter la plateforme Itanium d'Intel dans ses prochaines versions de logiciels.

Les premiers arguments seront déroulés ce lundi 4 juin. Il est prévu qu'Ann Livermore soit appelée à la barre, a indiqué un porte-parole de HP. C'est donc une personnalité clé du groupe qui va d'emblée intervenir dans ce procès. Elle a dirigé la division Enterprise de HP de 2004 à juin 2011, date à laquelle elle a brièvement occupé, jusqu'en août de la même année, les fonctions de vice-président exécutif de la division Services de la société dans laquelle elle est entrée il y a maintenant trente ans.

Un différend succédant au départ de Mark Hurd

HP a attaqué Oracle il y a un an, au motif que l'éditeur de logiciels (dirigé par Larry Ellison) avait rompu un contrat entre les deux entreprises en déclarant que les futures versions de ses produits, en particulier sa base de données, ne supporteraient plus les processeurs Itanium. HP a co-développé ces derniers avec Intel pour équiper ses systèmes Unix à destination des grandes entreprises. Les premiers serveurs équipés de ces processeurs ont été livrés avec la gamme Integrity en 2003. HP est le principal constructeur à proposer des machines basées sur cette plateforme.

Les deux entreprises ont commencé à s'affronter après le départ du PDG de HP, Mark Hurd, en août 2010, celui-ci étant devenu co-président d'Oracle un mois à peine après son licenciement. Hewlett-Packard a immédiatement accusé son ex-dirigeant de rupture de contrat et de violation de confidentialité.

Déterminer la validité du « Hurd Agreement »

Pour clore ce différend, HP et Oracle ont conclu un accord portant sur le maintien de leur partenariat et les poursuites contre l'ex-PDG ont été arrêtées. Mais, peu de temps après, Oracle a manifesté son intention d'arrêter de développer des versions de logiciels pour l'Itanium, ce qui a conduit HP à lui intenter un procès en juin 2011. Oracle a répliqué en affirmant que HP savait que le processeur était en fin de vie et qu'il en prolongeait artificiellement l'existence.

Lors de la première partie du procès, à la cour de Santa Clara (San Jose), le juge James Kleinberg devra décider si l'accord conclu entre les entreprises sous le nom de « Hurd Agreement » est applicable et déterminer quels en sont les termes. S'il estime que celui-ci est valide, le procès pourra passer à la deuxième phase, dans laquelle un jury va devoir estimer si Oracle a rompu le contrat, évaluer les dommages subis et trancher sur les autres points.