Avec ses « Cahiers du numérique », dont le premier exemplaire vient d'être publié, l'Afdel, association française des éditeurs de logiciels, souhaite porter les débats qu'elle soutient au-delà de son écosystème naturel, auprès des « institutionnels, politiques, décideurs économiques, citoyens et consommateurs », ainsi que le souligne son président Patrick Bertrand dans son éditorial. Cette revue trimestrielle, livrée dans une version imprimée et déclinée au format électronique, a été lancée la semaine dernière à l'occasion des Assises du Numérique, organisées à l'Université Paris Dauphine par le gouvernement français.

De fait, son premier numéro, tiré à 3 000 exemplaires, n'a pas été adressé aux seuls professionnels du secteur, au premier rang desquels les adhérents de l'association, mais également aux parlementaires, aux cabinets ministériels et aux dirigeants des entreprises du SBF 120 pour les sensibiliser à ces sujets, souligne Loïc Rivière, secrétaire général de l'Afdel. « Le numérique est un sujet transversal, souvent relégué aux rubriques consommation, et que le grand public voit à travers ce prisme, alors que ses enjeux économiques et sociétaux sont fondamentaux », poursuit-il. « La neutralité d'Internet, le financement de l'innovation en France, la régulation du secteur, la mise à jour des infrastructures... Ce sont des sujets qui doivent concerner chacun d'entre nous. »

Analyse et décryptage

L'Afdel a donc réalisé les Cahiers du numérique avec un souci de pédagogie, souligne son secrétaire général, pour sensibiliser l'ensemble des publics. « Nous analysons les modèles économiques et les phénomènes de concurrence, faisons intervenir des sociologues et portons un regard macro-économique sur ces questions ». Le premier numéro, daté de décembre, s'ouvre sur un entretien avec Eric Besson, ministre de l'industrie, de l'énergie et de l'économie numérique. Celui-ci y affirme qu' « aucun gouvernement n'a autant soutenu les PME innovantes du numérique », à l'heure où les parlementaires ont remis à l'ordre du jour le statut de la JEI, Jeune entreprise innovante (*), raboté il y a un an par la loi de finance 2011.

Au fil des pages, l'Afdel a par ailleurs demandé au blogueur Frédéric Cavazza de décrypter l'entreprise 2.0, au consultant Olivier Ezratty d'évoquer la bataille des brevets et donne des nouvelles des start-up (Kobojo et ses jeux multiplateformes, Pretty Simple, Mixvibes, Tigerlili...). Fixé à 100 euros, l'abonnement annuel à la revue vise d'abord les entreprises et les administrations. « Sur le web, le contenu sera plus ouvert vers le grand public », complète Loïc Rivière.

(*) Une initiative saluée conjointement cette semaine par l'Afdel, Syntec numérique et le SNJV, syndicat national du jeu vidéo.