Par petites touches, Fleur Pellerin a redessiné l'avenir de Dailymotion, la filiale de France Télécom prise dans une polémique entre le PDG de ce groupe et le ministre du redressement productif (ministre de tutelle de Fleur Pellerin qui est sa ministre déléguée). Sans entrer en contradiction publique avec ce dernier, la ministre de l'économie numérique apporte des corrections. Dailymotion « doit rester ancré en France... mais son avenir n'est pas franco-français » a-t-elle précisé dans une interview au JDD. « L'Etat est légitime à faire connaître sa position sur ce dossier »... la position d'Arnaud Montebourg « aurait dû rester dans le secret des négociations commerciales ».

Plus généralement, Fleur Pellerin explique que les start-up françaises ont du mal à grossir et il faut les y aider, « l'économie numérique n'est pas un village gaulois » selon la ministre.

Pour sa part, le Pdg de Dailymotion, Cédric Tournay y est allé de son commentaire, en forme de regret. Pour lui, devenir la plate-forme vidéo de Yahoo ! était « enthousiasmant » et aussi à l'avantage d'Orange.

Une solution française ?

Benoît Thieulin, président du Conseil national du numérique (dans une interview au Monde) n'est pas tout à fait sur la même longueur d'onde, il  a relevé plusieurs points discutables dans le projet de rapprochement avec Yahoo ! : une faible valorisation de Dailymotion, un accord trop favorable à l'américain qui n' a pas besoin de prendre 75% de la start-up française, un manque de partage d'informations entre Orange et l'Etat, la présence de solutions alternatives en France parmi les grands acteurs audiovisuel (TF1, Canal+, France Télévision).

Selon Les Echos, Vivendi et les actionnaires du Monde (dont Xavier Niel, fondateur d'Iliad) auraient fait connaître leur intérêt pour Dailymotion. Quant à Stéphane Richard, il est cette semaine dans la Silicon Valley pour trouver une autre solution financière.

Le feuilleton Dailymotion n'en est visiblement qu'à ses débuts. Fleur Pellerin  a recadré le dossier et tenté de faire retomber la pression médiatique. Il reste juste à trouver pour Dailymotion un partenaire industriel qui puisse être agréé par toutes les parties.