L'Australie envisage de mettre en place des solutions technologiques pour prévenir les attaques de requins, qui, bien que restant rares, font grand bruit lorsqu'elles surviennent. Cette année a particulièrement été difficile dans l'Etat du New South Wales, avec plus d'une dizaine d'attaques de ces prédacteurs marins recensés, dont une qui a causé la mort du surfer japonais Tadashi Nakahara. Ce dimanche, le gouvernement de cet Etat australien a annoncé qu'il dépenserait près de 10,5 millions d'euros (11,6 millions de dollars) dans les 5 prochaines années pour enrayer les attaques, sachant que la moitié de ces dépenses sera consacrée à la mise en place de nouvelles méthodes de détection aérienne et de bouées acoustiques connectées.

Pour ce qui est de la détection aérienne, une évolution de la stratégie actuelle basée sur des hélicoptères est en cours avec le recours à des drones. Des tests sont ainsi prévus prochainement. Mais l'Australie prévoit également de déployer des bouées acoustiques connectées utilisant un sonar multi-faisceaux pour identifier les objets sous l'eau. Précédemment seulement utilisés pour le secteur du pétrole et du gaz, ces bouées étaient chères mais leur coût a baissé d'après une étude commanditée par l'Etat du New South Wales.

La probabilité de présence d'un requin évalué 

Ces bouées sont dotées d'un processeur et d'un modem permettant de se connecter à un réseau mobile mais également d'une connexion par satellite pour la sauvegarde. La pile logicielle est assurée par l'éditeur britannique Tritech International, conçue pour évaluer le niveau de probabilité qu'un requin, défini comme un objet de deux mètres, soit proche et capable d'envoyé une alerte à un garde-côte. Des bouées connectées ont déjà été testées dans la région Ouest de l'Australie et pour un jour près des plages Bronte et Bondi de Sydney. Un essai supplémentaire de 30 jours est prévu cet été.

Un autre aspect de l'arsenal technologique déployé consiste à placer sur les requins des tags acoustiques. Le son que ces étiquettes émettent est alors capté par un récepteur satellite qui peut ensuite envoyer une mise à jour temps réel de la localisation du requin lorsque celui-ci se déplace dans une zone spécifique. Le gouvernement Asutralien prévoit d'acheter 20 terminaux de ce type. Le problème avec ce type d'étiquettes et les autres terminaux de suivi des déplacements existants, est qu'il ne permet pas de garantir que les abords d'une plage sont sécurisés mais seulement que les requins taggés ne sont pas pas dans la zone. Et il ne semble pas qu'une approche big data pourrait permettre d'affiner les allers et venues des prédateurs marins : bien que les chercheurs ont près de 20 ans de connaissances dans ce domaine, leur comportement défie toujours largement les prédictions.