Solar Impulse 2, l’avion solaire qui survole le globe sans utiliser une seule goutte de carburant, est arrivé samedi soir dans la Silicon Valley. L’aéronef avait décollé un peu moins de 63 heures plus tôt d’Hawaï pour clore son trajet (4 086 km) à travers l’océan Pacifique. « Good morning California », a lancé son pilote Bertrand Piccard, le psychiatre suisse aventurier-explorateur en sortant de l’appareil après s'être posé sur l'aérodrome du Moffett Field de Mountain View, juste après minuit ce dimanche, sous les applaudissements. Quelque 100 personnes avaient été invitées sur l’aérodrome pour voir l’avion atterrir. Parmi eux se trouvait le co-fondateur de Google, Sergey Brin. Fin 2014, la Nasa a en effet accepté de louer à Google son site Moffett Federal Airfield.

Bertrand Piccard à son arrivée sur le Moffett Field de Mountain View, en Californie (crédit : Martyn Williams).

Solar Impulse 2 peut transporter une seule personne, à savoir le pilote. Le fonctionnement de cet appareil léger (2 300 kg) et élégant doit tout au soleil. Les milliers de panneaux solaires placés sur ses ailes alimentent quatre batteries qui procurent suffisamment d’énergie pour lui permettre de voler toute la nuit en attendant que les batteries puissent de nouveau se recharger le matin suivant. C’est un problème rencontré sur ce système de recharge qui a retenu l’avion au sol à Hawaï. L’équipe a ensuite dû attendre huit mois que la météo s’améliore, mais l’aventure est maintenant repartie.

Une envergure supérieure à celle d'un Boeing 747

Quelques heures avant d’atterrir, Bertrand Piccard, a fait un tour dans les environs de San Francisco, pour donner aux habitants l’occasion de voir cet avion en fibre de carbone si particulier dont l’envergure (71,9 mètres) dépasse celle d’un Boeing 747.

Le Solar Impulse 2 a survolé le Golden Gate avant de se poser. (crédit : Solar Impulse)

Solar Impulse a un autre pilote, André Borschberg, qui se retrouve alternativement aux commandes de l’appareil sur les étapes successives du voyage. Bertrand Piccard a mis au point ce parcours autour du monde (19 957 km cumulés pour l'instant) afin de montrer ce qu’il était possible de faire avec la technologie actuelle et l’énergie renouvelable. « Aujourd’hui, si nous devions remplacer les vieux équipements polluants avec une technologie moderne propre, nous pourrions diviser par deux les émissions de gaz carbonique et, en même temps, nous pourrions créer des emplois et faire des bénéfices », a-t-il indiqué à IDG News Service lors d’un entretien. « Nous devons donc expliquer que protéger l’environnement est rentable, ce qui n’était pas le cas par le passé ».

L’avion, qui a été conçu à l'aide de la plateforme 3DExperience de l'éditeur français Dassault Systèmes, a décollé d’Abou Dhabi en juillet dernier. Il va maintenant survoler les Etats-Unis avant de traverser l’Atlantique vers l’Europe du Sud ou l’Afrique du Nord avant de revenir à son point de départ, à Abou Dhabi.