Syntec Numérique est en ligne avec ses prévisions annoncées en avril dernier, avec une croissance de 3,6% pour l'ensemble du secteur des logiciels et des services informatiques. Selon le syndicat patronal, tous les indicateurs de diffusion d'offres d'emploi, d'intentions d'embauches et d'insertion des jeunes diplômés sont restés positifs tout au long de l'année. Dans l'informatique, 88% des jeunes diplômés de la promotion 2010 travaillent moins d'un an après l'obtention de leurs diplômes  (contre 71% pour l'ensemble des autres filières). 90% des juniors en postes sont cadres, et 89% sont en CDI. 

Le secteur IT reste toujours le plus important recruteurs de cadres. «Dans l'informatique, 40 000 recrutements sont attendus d'ici la fin de l'année, dont 31 000 cadres et 3 300 jeunes en alternance », a indiqué Guy Mamou-Mani, président de Syntec Numérique à l'occasion de la conférence semestriel de la fédération professionnelle. « Pour l'année 2012, quelques signaux d'alerte apparaissent, mais le niveau d'activité reste bon et les projets continuent », a t-il ajouté. « Les budgets et recrutements ne sont pas remis en cause. En conséquence, nous tablons en 2012 sur une croissance en France de +1% ».

Les embauches continuent

Les 3/4 des entreprises interrogées en septembre par le syndicat ont décidé de maintenir les embauches prévues. L'Apec confirme, dans la troisième édition de son baromètre réalisé avec Syntec Numérique, que l'emploi des cadres de la high-tech a été  particulièrement dynamique cette année. Deux tiers des entreprises ont indiqué que leurs recrutements étaient plus nombreux qu'il y a un an, et trois entreprises sur quatre ont mentionné maintenir leurs embauches dans les six prochains mois.

Effet de la reprise de l'activité et de la forte progression des offres (+ 56% sur la période de novembre 2010 à octobre 2011, par rapport à novembre 2009/octobre 2010), les recruteurs éprouvent des difficultés à trouver des candidats adaptés aux postes à pourvoir. « Il faut promouvoir nos métiers auprès des jeunes et des femmes », a insiste Guy Mamou-Mani. « Nous y travaillons grâce aux actions de l'association Pasc@line en faveur de l'apprentissage et de la féminisation des métiers du numérique, via l'initiative Tu seras ingénieure, ma fille».  

Départs de 6 000 ingénieurs suite à la circulaire Guéant

Pour inciter les jeunes femmes à se diriger vers les métiers de l'IT,  Viviane Chaine Ribeiro, administratrice de Syntec Numérique et PDG de l'éditeur Lefebvre Software prendra la direction du site  « Femmesdunumérique.com  ». Des conventions ont également été mises en place pour aider au recrutement de salariés en situation de handicap dans des centres de réadaptation ou des universités. De nouveaux contrats de qualification professionnelle seront bientôt créés.

Enfin, Syntec Numérique travaille également à la problématique de l'informatique retirée de la liste des métiers ouverts aux talents étrangers. « Suite à la circulaire signée par le ministre de l'Intérieur Claude Guéant et parue le 31 mai, la branche a perdu 6 000 informaticiens en situation régulière », déplore Guy Mamou-Mani. « Le numérique est un secteur en forte tension, et nous nous réjouissons de pouvoir recruter des talents étrangers au même niveau que les autres. Ces informaticiens ne s'approprient en aucune façon le travail de leurs homologues français. Il faut alerter les politiques et également les citoyens sur la question. Car il semble que nous vivons dans un pays qui ne comprend pas nos enjeux. »