Quelques jours après la grande annonce sur les mainframes, IBM va faire l'objet de deux enquêtes européennes officielles sur son comportement de lier le matériel des mainframes à son système d'exploitation z/OS.  Cette première enquête fait suite à deux saisines des sociétés T3 et TurboHercules, qui fournissent des émulateurs de mainframe. Ces dernières avaient reçu des courriers de la part de Big Blue constatant qu'ils violaient plusieurs brevets du constructeur. Or certains de ces droits avaient fait l'objet d'un accord avec la communauté Open Source pour être utilisés librement. Cette communauté s'était d'ailleurs émue du comportement d'IBM, qui a tenté de les rassurer. Certains voyaient également dans cette opération la main de Microsoft.

L'autre enquête porte sur le comportement discriminatoire présumé d'IBM vis-à-vis de ces concurrents fournissant des services d'entretien pour ces mainframes. La Commission craint en effet l'existence de pratiques anticoncurrentielles en vue de verrouiller le marché des services de maintenance (en évinçant ses concurrents potentiels du marché), notamment en restreignant ou en retardant l'accès aux pièces de rechange dont IBM est le seul fournisseur.

Le périmètre du marché en question

Sur ce deuxième, la question va être de savoir si l'activité des mainframes est un marché distinct de celui des serveurs. IBM a indiqué dans un communiqué "aujourd'hui, le marché des serveurs est clairement dominé par des équipements à processeur Intel chez HP, Dell, Oracle et beaucoup d'autres, ainsi que des serveurs Unix. Les chiffres parlent d'eux-mêmes: les ventes de systèmes mainframes représentent une infime fraction de serveurs dans le monde - soit un peu 0,02 pour cent de serveurs livrés et  moins de 10% du chiffre d'affaires (8,5 milliards d'euros) du secteur en 2009. Aujourd'hui, le mainframe est une petite niche dans le paysage hautement concurrentiel de l'activité serveur". Big Blue a souligné sa coopération dans les enquêtes de la Commission européenne.

L'exécutif bruxellois souligne qu' « il ne dispose pas de preuves attestant des infractions mais simplement qu'il réalisera en priorité des enquêtes approfondies sur ces affaires.