Le rover Curiosity envoyé par la NASA sur Mars - et qui s'est posé avec succès sur le sol de la planète rouge en août 2012 - est désormais capable de décider les cibles qu'il souhaite prendre en photo ou bien analyser avec son laser. Et ce sans aucune intervention humaine. L'agence spatiale américaine a ainsi annoncé la semaine dernière que son engin robotique utilise un logiciel d'intelligence artificielle, développé par son équipe de Jet Propulsion Laboratory, afin de choisir lui-même « fréquemment » des multiples cibles par semaine. 

La plupart des cibles sont toujours choisies par les scientifiques de la NASA concernant les pierres spécifiques sur des zones découvertes via des images transmises par Curiosity sur Terre. Mais le fait que le rover puisse maintenant prendre certaines décisions pour savoir sur quoi se concentrer ajoute une possibilité nouvelle et importante à cette mission. « Cette autonomie est particulièrement importante lorsqu'un retour de l'équipe scientifique est difficile ou impossible par exemple quand le partage d'informations est perturbé entre les planètes », a indiquéTara Estlin, ingénieur en robotique de la NASA .

Un logiciel d'IA plus poussé que celui d'Opportunity 

Cette capacité d'intelligence artificielle a été apportée via une mise à jour logicielle téléchargée depuis la Terre vers Curiosity et permet au robot de choisir quelles pierres et zones présentent un intérêt scientifique. Le rover est alors en mesure d'utiliser son appareil photo télescopique et son laser pour investiguer. Cet équipement fait partie de l'instrumentation ChemCam du robot qui s'est servi plus de 350 000 fois de son laser en 10 000 points pour s'intéresser à plus de 1 400 cibles afin d'identifier la composition chimique des cibles.

Le logiciel AEGIS (autonomous exploration for gathering increased science) de Curiosity a été utilisé par son prédécesseur, Opportunity, qui a exploré Mars à partir de 2004. Ce dernier disposait aussi d'un logiciel d'intelligence artificielle mais essentiellement pour aider à l'analyse d'image et des pierres les plus intéressantes à étudier. Le rover Curiosity a connu en début de mois un problème logiciel qui l'a placé quelques dizaines d'heures en mode sécurisé (safe mode) avant un retour à un fonctionnement normal.