Dans une édition spéciale consacrée au recrutement et à la recherche d'emploi sur Internet et conduite par Yannick Fondeur, l'IRES (Institut de recherches économiques et sociales) pointe quelques uns des problèmes soulevés par l'utilisation de ce média et ses limites, en compilant les résultats de différents travaux. L'organisme montre qu'Internet ne s'est pas imposé, loin de là, comme un canal de recrutement dominant : en effet, d'après les données de l'OFER (Offres d'emploi et de recrutement) de la Darès, le bon vieux courrier papier reste majoritaire dans la réception des candidatures spontanées (91% des entreprises en auraient reçu de cette manière), Internet ne rassemblant que 23% des suffrages. Quant aux limites de l'outil, elles viseraient les difficultés de traitement, pour distinguer les informations pertinentes de celles qui ne le sont pas. L'entreprise et la profession des recrutés jouent leur rôle La situation semble néanmoins plus équilibrée s'agissant de la diffusion des offres : la proportion des entreprises qui recourent à la presse (18%) est quasiment équivalente à celles qui utilisent le Web (17%). Rejoignant les résultats d'une enquête ANPE (réalisée fin 2003), l'Ires pointe également la très forte hétérogénéité du recours à Internet selon le type d'entreprise, la probabilité qu'un recrutement ait fait l'objet d'une diffusion d'offre d'emploi sur Internet étant dix fois plus élevée dans les établissements de plus de 500 salariés, que dans ceux de moins de dix. D'ailleurs les résultats d'une autre étude, menée récemment par HEC Junior, montre que les PME françaises en sont encore à l'ère du papier pour réaliser leurs recrutements Enfin, la profession des recrutés jouerait un rôle important, en terme de choix de canal de recrutement : les informaticiens considèrent ainsi Internet comme premier vecteur de recherche d'emploi.