L'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques, ou club des pays riches du bloc occidental) s'est doté d'une "task force anti spam". Une task force qui vient de publier un document d'une impressionnante complétude venant de la part d'une organisation économique internationale, et portant le titre de "Oecd Anti-Spam Toolkit". Ne nous trompons pas. Il ne s'agit nullement d'une collection d'utilitaires réducteurs de pourriel, mais d'un historique et d'un panorama complet sur l'état du Spam dans le monde, les techniques utilisées, l'impact de cette calamité sur le commerce électronique et les nouveaux médias en général, et les moyens de combattre ce fléau, chaque solution étant critiquée avec objectivité. Ajoutons que l'OCDE offre également une série de liens d'informations propres au spam, et notamment une collection d'URL accédant aux textes anti-spam en vigueur dans les différents pays membres ou observateurs. Il est très intéressant de comparer les approches politiques des nations, qui vont du texte spécifique comme dans le cas des contrées anglo-saxonnes, jusqu'aux textes "fourre tout" destinés à noyer les amendements les plus discutables dans un déluge de définitions, ainsi notre "Loi pour la confiance dans l'économie numérique". Reconnaissons tout de même que son "article 22" est préférable au Can Spam américain. L'OCDE détient-elle la vérité ? Presque ! On retrouve là les exhortations traditionnelles prônant une entente et une coordination internationale, mais nulle mention n'est faite sur le rôle et la situation des pays en voie de développement. C'est là toute la différence entre la vision UIT du phénomène Spam et celle des pays industrialisés. Là où l'UIT réclame à cors et à cris une véritable prise de conscience politique et une volonté d'échange Nord-Sud constructive - le pollupostage profitant des fractures numériques - l'OCDE avance une montagne de dispositions légales discordantes et des approches techniques informatiques qui ne font jamais que "masquer" le problème. Ces deux visions ne sont pas antinomiques... tant que l'approche à court terme de l'OCDE n'hypothèque pas les visées à très longues échéances d'une UIT qui jamais ne distinguera une nation en fonction de son PIB.