Un an d'existence et l'heure du bilan a sonné pour l'ODF Alliance, consortium en charge de la promotion du format ouvert OpenDocument (ODF). Une année rythmée au son de la guerre des formats bureautiques, de la normalisation et enfin de l'adoption. Un point primordial sur lequel l'ODF Alliance doit encore progresser, affirment certains observateurs du marché. Car, si le consortium a multiplié les encouragements auprès des administrations mondiales pour la mise en place du format, les supporters de l'ODF ont encore beaucoup d'effort à fournir pour détrôner Microsoft Office et OpenXML au sein des entreprises. "ODF doit pénétrer le flux des entreprises et pas seulement celui des administrations", déclare Marino Marcich, directeur de l'Alliance, résumant ainsi son année à convaincre les DSI de basculer vers son format. Son groupe s'est focalisé sur l'adoption au sein des gouvernements et "nous allons persévérer en ce sens dans un futur immédiat". Interrogé par nos confrères d'IDG News Service, il reconnaît enfin que l'adoption par le secteur privé reste "la clé du succès du standard et des suites qui le supportent". Il faut dire qu'au cours de cette première année, les administrations mondiales ont été séduites et ont recommandé ODF pour leur futur chaînage de document. Dans un communiqué, le consortium cite ainsi 7 gouvernements, dont la France, et de nombreux Etats fédéraux américains, comme le Massachusetts, le Texas ou la Californie. Bien que l'ODF Alliance ait été le principal promoteur de l'engouement pour ODF et les formats ouverts, la normalisation ISO - un des gros succès du consortium - a contribué à convaincre les administrations. A l'origine un standard Oasis, ODF est devenu une norme ISO en mai 2006. Donnant alors au format un coup d'avance sur Microsoft et OpenXML, actuellement en attente de ratification auprès du même organisme de normalisation. La deuxième année pour transformer recommandation en implémentation Reste à confirmer, déclare en substance Marino Marcich. Car il ne s'agit pour la plupart que de recommandations. "L'objectif premier de cette deuxième année sera d'encourager les administrations à transformer la mise en place de politiques autour d'ODF, en de véritables implémentations technologiques [...]. C'est une chose d'identifier un standard et de recommander son usage, mais adopter un format c'est autre chose que d'éteindre ou d'allumer la lumière. C'est un défi sur le long terme." Créé en mars 2006 sous l'impulsion notamment d'IBM, Oracle et Sun, l'ODF Alliance réunissait à l'époque quelque 36 membres. Le consortium en compte désormais 370 issus de 51 pays différents.