En France, en 2008, l'usage des équipements informatiques, télécoms et électroniques grand public a représenté 7,3% de l'ensemble de la consommation électrique, contre 6,2% en 2005. Or, dans le même temps, le nombre d'équipements actifs pour l'accès aux TIC a progressé de 40% et le nombre d'abonnés au haut débit a plus que doublé, passant à 17 millions fin 2008. C'est ce qu'expose l'Idate, qui vient de communiquer les résultats d'une étude lancée par plusieurs fédérations industrielles(*). Globalement, constate l'Institut, les consommations électriques de la filière TIC ont donc augmenté moins vite que les usages. Il s'agit de la conséquence directe, estiment les acteurs du secteur, des efforts d'éco-conception qu'ils ont engagés pour améliorer l'efficacité énergétique des matériels (ordinateurs, écrans...). Des efforts soutenus par les instances gouvernementales, par exemple avec la labellisation Energy Star et les codes de conduite européens pour les équipements haut débit et les décodeurs. D'ici à 2012, cette évolution vers une meilleure efficacité énergétique va se poursuivre jusqu'à parvenir, en 2012, à une consommation électrique de la filière TIC inférieure à ce qu'elle était quatre ans plus tôt. On devrait ainsi revenir à 34,3 TWh [teraWatt heure, soit 35,3 milliards de kWh] par an en 2012, entre équipements IT (11,4 TWh/an), télécoms (8,5 TWh/an) et électronique grand public (14,4 TWh/an), contre une consommation de 35,3 TWh/an en 2008 (consommation totale corrigée selon le scénario de référence RTE). A l'horizon 2020, la projection de l'Idate prévoit une diminution à 33,9 TWh/an, en dépit de la progression des usages, notamment à la faveur des effets de migration de parc. Réduire les gaz à effet de serre par la diffusion des TIC Par ailleurs, la filière TIC ne se prive pas de rappeler que la diffusion de ses technologies dans les différents secteurs de l'économie doit aussi contribuer à réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES). Un deuxième rapport, réalisé par le Boston Consulting Group, montre que ces réductions sont évaluées, à l'horizon 2020, à 32 MtCO2, ce qui correspondra à 7% des émissions totales françaises, soit un tiers de l'objectif national. Pour y parvenir, la filière TIC mise principalement sur trois axes d'action. Le premier vise l'optimisation des consommations électriques en heures de pointe, par exemple par la mise en place d'outils de pilotage à distance du chauffage et des équipements domestiques (à terme, rappelle le BCG, également par la recharge 'intelligente' des véhicules électriques). Le deuxième axe concerne les transports avec des solutions d'optimisation des réseaux logistiques professionnels et davantage de TIC embarquées. La dématérialisation des échanges représente le troisième axe d'action, avec le développement de la visioconférence, du télétravail et du commerce électronique. (*) Alliance TICS (équipementiers télécoms et informatiques), la Fédération française des télécoms et la FIEEC (Fédération des industries électriques, électroniques et de communication) ont lancé en commun une étude composée de deux volet, l'un conduit par l'Idate, l'autre par le BCG.