La Cour des comptes vient de publier un rapport sur L'organisation territoriale de l'Etat. Et les magistrats de la Rue Cambon ne sont pas tendres avec les administrations déconcentrées durant presque trois cents pages. Si l'organisation générale est taclée sous des angles variés, les systèmes d'information sont également dans le collimateur des magistrats. D'une manière générale, les possibilités offertes par les technologies numériques sont sous-exploitées. Malgré des progrès certains opérés depuis quelques années, la dématérialisation des démarches et des relations citoyens-administrations sont très en deçà de ce qu'il conviendrait.

Et lorsqu'un système d'information existe, sa gouvernance est insuffisante. La Cour reproche surtout l'absence de mutualisation et de coordination entre les différentes instances. La logique de silos ministériels reste la règle. Les magistrats réclament par conséquent que la Disic (Direction interministérielle des systèmes d'information et de communication) ait « les moyens d'exercer son rôle de pilotage en matière de systèmes d'information, visant à favoriser leur interopérabilité ».

Les systèmes d'information partagés entre administrations voire ouverts aux acteurs tiers sont rares, même si certains existent. La Cour réclame la généralisation de ces systèmes. De manière sous-jacente, il s'agit en fait d'utiliser le numérique pour réaliser une proximité citoyens-administrations plus efficace et plus efficiente que la multiplication de bureaux locaux.