Les opérateurs télécoms sont parmi les premiers bénéficiaires du big Data, selon Parviz Peiravi, architecte principal Cloud et Big Data pour Intel, de passage à Paris. « Les opérateurs télécoms sont très demandeurs de ces technologies. Orange notamment travaille sur Hadoop », décrit-il. En Chine, Intel travaille avec les opérateurs mobiles China Mobile et China Unicom. On se situe alors dans des ordres de grandeur qui dépassent ce que l'on rencontre en Europe ou aux Etats Unis, car on parle de 200 millions d'abonnés.  « Ils utilisent Hadoop afin de délivrer des informations à leurs clients en quasi temps réel sur leur consommation, combien il leur reste de minutes de communication, etc., ce que l'on appelle CDR (Call Data Record) » précise Parviz Peiravi.

Pour cet expert, les opérateurs télécoms collectent une masse d'informations qu'ils désirent désormais monétiser. C'est le premier axe de travail et d'usage de Hadoop. Le deuxième axe concerne l'amélioration de l'efficacité des campagnes marketing, en se basant sur l'analyse des sentiments et des comportements. Et enfin, Hadoop sert à la maintenance opérationnelle des réseaux, afin de délivrer les niveaux de service attendus par les clients.

Garantir l'anonymisation des données


Dans cette évolution, Intel entend faciliter la mise en oeuvre des architectures Hadoop en livrant une version intégrée de la plateforme, et optimisée dans ses coûts. Intel propose une plateforme de sécurité complémentaire, Expressway Gateway qui délivre une anonymisation des données à la volée, à l'entrée de la plateforme. « Les enjeux actuels concernent la sécurité, l'automatisation, l'intégration des composants, et la nécessité de mettre la technologie à la disposition du plus grand nombre, afin qu'elle ne reste pas une niche », déclare-t-il.

Il décrit un futur où il y aura une convergence entre le HPC, le cloud et le big Data. « Nous allons vers des offres de 'HPC as a service', 'Analytics as a service', 'ETL as a service', ...» annonce-t-il. Dans ce cadre, la montée en puissance de l'Open Source fortement soutenue par Intel - qui est contributeur à OpenStack - favorisera les offres de type Paas (Platform as a service), alors qu'actuellement, ce sont les offres Iaas (Infrastructure as a Service) qui ont la préférence des entreprises.

Il reste que cette vision va avoir du mal à se concrétiser faute d'experts disponibles. L'usage du Big Data repose en effet sur de nouvelles compétences : les experts d'un domaine (les télécoms, la banque, la distribution, ...), des Data Scientists et des spécialistes de Hadoop. « Les Data Scientists sont ceux qui transforment une question posée par un expert d'un domaine en algorithme » précise Parviz Peiravi. « On peut y ajouter ceux qui vont programmer cet algorithme. Et il faut des Data Architectes qui comprennent la circulation des flux de données. Il s'agit d'un travail en équipe », conclut-il.