Les collectivités territoriales ont parfois du mal à trouver leurs marques en matière de développement numérique. Jusqu'à présent, les communes se concentraient sur les usages, les départements sur les réseaux haut et très haut débit, mais les régions restaient dans le flou. Plus puissantes avec la dernière réforme régionale, certaines comme la Normandie veulent jouer un rôle plus important. Le Président de la Région, Hervé Morin, a annoncé vendredi dernier un plan avec plusieurs volets, pour l'économie locale, les acteurs spécialisés et les territoires.

Côté formation, la Région veut doubler le nombre de parcours de formation assurés  en numérique, pour atteindre 15 000 parcours d'ici 2020. Cette action se fait à travers le portail Communotic qui regroupe les demandeurs de formation de la région et tous les acteurs du secteur. La Région investit deux millions d'euros dans le Criann (Centre Régional Informatique  et d'Applications Numériques de Normandie) qui mutualise les ressources IT de la région dans les domaines de la recherche et de l'éducation.

Encourager les TPE et PME

La Normandie veut constituer un datalab afin d'expérimenter une vingtaine de projets collaboratifs dans les domaines de la santé, du transport et de la culture. Elle va encourager les TPE et PME à se numériser avec l'aide de Normandie french tech. Des formules de financement seront mises à disposition de ces entreprises, sou forme de prêts, à hauteur de 5 millions d'euros. Une centaine d'entreprises seront accompagnées pour participer aux grandes rendez-vous internationaux, comme le CES de Las Vegas, où la Région était déjà présente cette année. C'est un budget de 2 millions d'euros.

La région mobilise 50 millions d'euros pour un programme « Lycée 100% numérique » qui vise à raccorder les lycées au Très haut débit et à renouveler leur parc informatique. Ce programme doit être achevé fin 2017 pour le raccordement et d'ici 2020 pour la partie parc informatique. La Région veut raccorder l'ensemble des citoyens au Très haut débit d'ici 2025. Le programme lui coûtera 20 à 25 millions d'euros par an. La Région va également permettre d'héberger sur son territoire toutes les données de ses universités et centres de recherche en favorisant le développement de datacenters. Elle investit aussi dans le supercalculateur Myria, créé par la Criann.