Pour la première fois les utilisateurs de messagerie au Royaume-Uni sont invités à transmettre directement à la police les messages qu'ils croient susceptibles d'être liés à la fraude ou au phishing . Les forces de l'ordre souhaitent ainsi  collecter des données en temps réel sur des menaces liées à la cyber criminalité. Depuis le 25 février, un service géré par le National Fraud Intelligence Bureau (NFIB) se charge de réceptionner ce type d'e-mails, en complément du service de déclaration en ligne qui existe actuellement pour les personnes qui pensent qu'elles ont été victimes d'escroqueries en ligne ou hors ligne. L'adresse du service est email@actionfraud.org.uk. Tous les courriels frauduleux peuvent y être transmis, que ce soit la fraude 419 (aussi appelée scam 419, ou arnaque nigériane),  les phishing  ou la masse de spams pharmaceutiques du type de ceux qui remplissent les boîtes de réception de haut en bas.

Pallier au manque de visibilité

La police britannique veut avoir sous les yeux autant d'exemples que possibles et ce pour une bonne raison. L'analyse des systèmes de réponse aux spams repose essentiellement sur l'installation des serveurs qui permettent de recevoir du spam. Mais pour la police, cela a pour défaut d'entraîner un manque de visibilité sur les menaces qui passent à travers les couches de filtres utilisés par les FAI et les utilisateurs eux-mêmes lorsqu'ils souhaitent atteindre de vraies personnes. «C'est la première fois que nous sommes en mesure de recueillir et d'analyser des scams et des e-mails de cette façon », a déclaré Bernard Herdan, président de la National Fraud Autorité (NFA). « La collecte de renseignements constitue la clé de notre capacité à interrompre les activités des fraudeurs et à cibler leurs réseaux pour pouvoir les fermer. »
En plus de la NFIB qui recueille des données sur des courriels frauduleux, le site utilisé pour obtenir des informations sur  des événements liés à des fraudes est l'Action Fraud, un organisme géré par la NFA. Le bureau qui enquête sur ces crimes est l'unité de police des crimes électroniques (Police Central e-crim Unit ou PCeU) qui peut dans certains cas, transmettre des informations à l'Office Serious Organised Crime (SOCA). Le Get Safe Online, issu du partenariat entre le gouvernement et le secteur privé et qui reproduit une partie de cette action contre la fraude, vient compléter l'ensemble.

Illustration : Policiers britanniques. Crédit photo : D.R