Prendre son téléphone portable, utiliser sa caméra et viser une rue pour trouver la route vers un magasin ou un endroit où obtenir un service via des indications ajoutées sur l'écran : c'est là une application concrète de la réalité augmentée sur terminal mobile (RATM). De telles applications se multiplient en ce moment mais pour une utilisation relativement marginale.

Pourtant, selon le cabinet Forrester, « toutes les conditions sont réunies pour une adoption progressive » de cette technologie. Cet institut vient de publier son étude « Mobile Augmented Reality - Beyond The Hype, A Glimpse Into The Mobile Future » qui est très favorable à la réalité augmentée sur terminaux mobiles (RATM). Plutôt pilotés aujourd'hui par les services marketing, la RATM s'intègrera un jour ou l'autre dans les SI et est donc appelée à repasser sous la coupe de la DSI. Forrester ne prend pas position sur le sujet et en reste pour l'heure à un pilotage par le marketing.

Une levée des freins

Forrester argumente sa position très favorable sur la RATM tout d'abord en relevant que les principaux freins à l'adoption de celle-ci sont en train d'être levés. Le premier de ces freins est la capacité des terminaux mobiles eux-mêmes à réaliser de la RATM. Or les téléphones et autres tablettes voient leurs puissances de calcul comme de stockage de données exploser. Le deuxième est l'existence des réseaux haut débit mobile 3,5G. Ceux-ci sont suffisants pour la RATM selon Forrester sans qu'il soit nécessaire d'attendre un déploiement de la 4G (LTE...). Mais que la RATM soit possible n'implique pas forcément qu'elle soit utilisée. « Les marketeurs et spécialistes produits se doivent d'être prudents lorsqu'ils intègrent la RA dans leur stratégie mobile pour 2011 » tempère Forrester qui reconnaît l'immaturité du concept.

Eduquer les consommateurs

Malgré tout, « le comportement des consommateurs devrait évoluer progressivement ». Pour justifier cette position, Forrester estime que les consommateurs sont de plus en plus habitués à interagir avec leur environnement grâce à leur terminal mobile. L'exemple pris peut laisser dubitatif : la prise de photographies qui, aujourd'hui, est plus importante en quantité avec les smartphones qu'avec des appareils photographiques. Mais il faut reconnaître qu'il s'agit là du premier stade d'interaction : la prise d'une image pour, par exemple, la mettre aussitôt en ligne sur Facebook. Selon Forrester, la RATM se développera conjointement avec les autres technologies d'interaction de l'utilisateur de smartphones, avec, au premier chef, la géolocalisation mais aussi la lecture de codes barres ou de puces NFC. Le développement de chacune de ces technologies renforcera les autres avec un effet de cercle vertueux.