L'université de Bordeaux est, depuis décembre 2006, le siège désigné d'Interop GSO (Grand Sud-Ouest), l'une des onze têtes de pont européennes du « laboratoire virtuel » de recherche Interop-Vlab. Le monde de l'entreprise y est associé par l'intermédiaire d'une dizaine de structures concernées par le thème de l'interopérabilité des applications (ce qui permet aux entreprises, via leurs systèmes d'information, d'échanger et de collaborer sans problème d'incompatibilité) : associations de PME, éditeurs de logiciels, SSII et industriels de tailles diverses. Avec les universitaires bordelais (Bordeaux-1 et l'école Enseirb), huit autres équipes de recherche françaises (de Lille à Tarbes) contribuent à ce «labo-réseau». Préexistant à la politique industrielle de pôles de compétitivité en vigueur en France depuis 18 mois, ce regroupement procède de la même logique (mutualisation et facilitation du transfert des résultats de la recherche), mais à l'échelle européenne. Interop-Vlab se veut une structure de coordination à coûts légers (forme légale GEIE) entre onze pôles libres de choisir la structure légale qui convient à leur pays (un GIS, groupement d'intérêt scientifique pour le pôle français sis à Bordeaux). Financé par le programme-cadre qui vient d'être approuvé (PCRD 7), ce « labo à onze têtes » prend le relais du réseau d'excellence Interop en fonction depuis novembre 2003 (relevant du PCRD 6) qui arrive à son terme en avril 2007. Fort de l'association de 47 organismes de 15 pays représentant un budget de 12 millions d'euros (dont 6,5 ME apportés par la Commission européenne entre 2003 et 2006), ce réseau a d'ores et déjà permis à un vivier de plus de 200 chercheurs et de 140 doctorants d'échanger (programme de mobilité), de publier et de donner vie à certains livrables: Plone, plateforme pour le travail quotidien des chercheurs, Moodle pour le e-learning, Knowledge Map, cartographie des compétences du réseau, IEKR, bibliothèque de connaissances. Voire de donner naissance à des start-up (GraiSoft, par exemple, née à Bordeaux, pour l'édition d'outils logiciels de modélisation de BPM (Business Process Management), absorbée depuis par Adelior, filiale de GFI). Un autre réseau du même genre (Athena-IP, Advanced Technology for Interoperability of Heterogeneous Enterprise Networks and their applications) a pour principal partenaire SAP. Des fiches-produits Selon le professeur Guy Doumengts, grand animateur de ce programme, l'un des premiers actes forts d'Interop-Vlab et d'Interop-GSO sera la publication au tout début de l'année 2007 d'une quinzaine de fiches-produits de prototypes visant à faciliter les processus collaboratifs inter-entreprises (relevant notamment de la logique de MDA, Model Driven Architecture). Toujours selon la logique de recherche de synergies et d'exploitation des résultats, le tout nouveau pôle Interop-GSO s'est déjà rapproché du pôle de compétitivité Aerospace Valley en vue de collaborations possibles sur ce thème particulièrement fédérateur de l'interopérabilité. Dans les pays voisins, les pôles du Vlab se font de même des alliés dans le monde « utilisateur » avec des associations de PME (du Piémont pour le pôle italien) et des chambres professionnelles (600 fabricants de meubles en Espagne).