Intel retarde encore la sortie du premier processeur Itanium quadricoeur. Le Tukwila ne verra pas le jour avant le premier trimestre de l'an prochain. Difficile d'avoir des explications "objectives" à cet énième retard. Intel met, bien sûr, en avant les améliorations qu'il ne cesse d'apporter à la puce. Il évoque des performances multipliées par deux, l'exploitation de la technologie mémoire DDR3 et la mise au point d'un socket qui favorisera la migration vers la génération suivante. Tous ces arguments sont les mêmes qu'au mois de février, lorsque six mois de retard avaient déjà été annoncés. Mais à la décharge d'Intel, les concurrents directs de l'Itanium quadricoeur progressent aussi à la vitesse d'un escargot. Ni IBM, avec son Power 6+ anémique, ni Sun, empêtré dans un flottement stratégique qui a entraîné le départ du patron de sa R&D processeur le mois dernier, ne peuvent profiter des lenteurs d'Intel. Mais l'enthousiasme des adeptes de l'Itanium s'étiole au fil des retards et des progrès des processeurs Xeon, Ainsi Unisys a clairement montré en février dernier qu'il se focalisait désormais sur ces derniers. Seul HP n'a d'autre choix que de continuer à dépendre de l'Itanium pour faire migrer ses bases installées qui tournent encore sur processeurs HP PA-Risc et Alpha.