En diffusant les résultats de la dixième vague de l'Observatoire Social de l'Entreprise réalisé en partenariat avec Ipsos et Le Figaro, le CESI s'set réjoui d'un pessimisme en baisse chez les chefs d'entreprises. Ainsi, ils sont 21% à anticiper une hausse d'activité, meilleur chiffre depuis la création de l'étude en 2009. Mais les mêmes chefs d'entreprises, dans le volet thématique de l'étude, montrent une méconnaissance et un scepticisme très élevé vis-à-vis de la transition numérique. Les salariés sont, eux, bien plus dans le mouvement.

Ainsi, le numérique est un sujet stratégique ou essentiel pour une majorité de salariés (52%), surtout chez les cadres et au sein des grandes entreprises. A l'inverse, plus la personne interrogée est dans une petite structure ou bas dans la hiérarchie, plus le numérique lui paraît secondaire (22% des salariés de PME trouvent le sujet important mais pas essentiel, 37% le jugent secondaire).

Plus l'entreprise est petite, moins le numérique rentre

Le scepticisme des des chefs d'entreprises est bien plus fort. Mais il existe un point commun avec les salariés : là encore, plus l'entreprise est petite, plus le numérique semble une mode sans importance. Les dirigeants de TPE ne sont ainsi que 29% à juger la transition numérique comme un sujet stratégique ou essentiel. Même si 85% des dirigeants d'entreprises de plus de 500 salariés sont persuadés de l'importance de la révolution numérique.

Malgré tout, 54% des chefs d'entreprises, toutes tailles confondues, estiment que la transition numérique a eu des impacts sur le niveau d'exigence des clients. 52% estiment de même que la stratégie de relation clients a aussi connu une évolution induite, 51% pour le degré de concurrence. Les compétences attendues des salariés évoluent de ce fait (48% des répondants, jusqu'à 78% dans les moyennes et grandes entreprises). Tout comme les processus de production (45% / 61%) et l'innovation (38% / 50%)

Un bilan globalement positif

La transition numérique est vécue positivement, plutôt comme une opportunité, par les salariés. Dans les cinq dernières années, 59% des salariés estiment que le numérique a amélioré les méthodes de travail (contre 15% d'un avis inverse), 58% que l'impact a été positif sur leur secteur d'activité (contre 14% négatif), 57% sur l'activité commerciale (13% de négatif) et 50% sur leur bien-être au travail (22% pour l'inverse).
Mais les points négatifs ou douteux tempèrent l'enthousiasme, même si les gains semblent bien l'emporter sur les pertes notamment grâce à une meilleure efficacité professionnelle et une amélioration des relations au sein des équipes. En particulier, le stress a augmenté pour 36% des répondants (contre 29% d'un avis contraire).

La difficulté à se déconnecter en dehors des heures de travail est notamment pointée. Les cadres sont majoritaires (51%) à dénoncer cet aspect du numérique. Un autre facteur de stress est le manque de maîtrise des outils, notamment chez les seniors (plus de 50 ans : 17%) et les ouvriers (15%). La formation est attendue mais pas toujours demandée. Enfin, l'impact sur l'emploi pourrait être mauvais. 28% des salariés de l'industrie, 25% de ceux du commerce, 23% en moyenne générale, estiment que le numérique tendra à faire baisser les effectifs. Les moins à l'aise avec les outils sont évidemment les plus inquiets (36%). A l'inverse, seuls 11% des chefs d'entreprises partagent cette opinion.