Le cabinet PAC a interrogé 698 responsables de grandes entreprises de la région dite EMEAI, c'est-à-dire EMEA et Inde, sur leur perception de la transformation digitale. Pour 42% d'entre eux, elle a un impact sur leur entreprise, mais d'autres éléments, comme les incertitudes économiques sont aussi importantes. Trente pour cent des répondants font de la transformation digitale une question de vie ou de mort dans les trois ans à venir, 17% dans l'immédiat. Dix pour cent avouent que c'est un thème à la mode, sans impact sur le business. Assez logiquement, les entreprises interrogées se classent à 42% comme des suiveurs en termes de transformation digitale, à 38% elles sont entrées dans la définition d'une telle transformation, à 11% seulement, elles se voient comme des leaders.

Le legacy, principal obstacle au digital

Reste à déterminer pourquoi des grandes entreprises montrent une telle frilosité. Pour engager leur transformation digitale, elles notent plusieurs obstacles. En tête de ceux-ci (57%), elles placent des technologies et des infrastructures vieillissantes, juste derrière (56%) la difficulté culturelle des équipes IT pour affronter le changement, à 55% l'intégration du digital dans les systèmes en place depuis longtemps. Viennent ensuite la difficulté à recruter les bons profils (48% des réponses), la collaboration déficiente entre le business et l'IT à 39%, le manque d'investissement dans l'innovation pour 36%. A 28%, le panel interrogé parle de la difficulté à trouver le bon fournisseur.  De nombreuses entreprises sont confrontées au même défi : leur infrastructure n'a pas été conçue pour s'adapter à la transformation digitale », souligne Nick Mayes, directeur des recherches chez PAC.

L'étude se penche également sur les grandes applications de l'entreprise. Changement de ton, les réponses indiquent que ces applications sont jugées à 70% efficaces pour l'innovation (IoT, robotique, IA). Les auteurs de l'étude trouvent ce chiffre surprenant. Un slide indique d'ailleurs que 30% seulement des répondants estiment que la moitié de leurs applications sont suffisamment au point pour répondre à leur stratégie digitale.

Les applications legacy dans le collimateur

Dans le détail, ils sont 57% à estimer que leurs applications legacy les rendent moins agiles, 56% pour dire qu'elles gaspillent un budget qui serait mieux affecté à l'innovation, 54% qu'elles les rendent moins compétitifs, 46% qu'elles gaspillent des compétences internes et 37% qu'elles constituent des  barrières pour la croissance commerciale.

 Le DevOps est un peu plus qu'émergent. A 31%, il  est vu comme en phase pilote dans les organisations, 28% vont probablement l'adopter dans quelques années, mais 18% avouent n'avoir aucun plan en ce sens. A l'autre extrême, 12% des répondants en font une partie intégrante des projets de développement dans le logiciel et 11% partie intégrante d'un seul de ces projets.