Le Centre d'analyse stratégique (CAS) a publié, hier, un rapport sur l'impact des  technologies de l'information et de la communication (TIC) sur les conditions de travail. Le document note que celles-ci ont  considérablement évolué durant les quinze dernières années, avec le développement des réseaux, d'Internet et des outils de communication, et plus récemment avec celui des outils de mobilité (smartphones, tablettes, connexion à distance, etc.). Il indique aussi que multiplication et la sophistication de ces technologies ainsi que la complexité qui en résulte pour le système d'information posent des problèmes grandissants. Pour les responsables des entreprises, il s'agit de faire les bons choix d'équipements et d'organisation.  

Selon l'étude, de nombreux échecs ou dysfonctionnements surviennent, lors de la mise en place de systèmes IT, lorsque les liens entre ces technologies et l'organisation ne sont pas suffisamment pris en compte. Les TIC ne peuvent donc être assimilées à des outils comme les autres, car elles doivent être intégrées aux pratiques du management dont elles démultiplient et amplifient les effets, qu'ils soient positifs ou négatifs.

Davantage de pression pour les salariés

L'enquête pilotée par le CAS montre aussi que si près de deux actifs occupés sur trois  utilisent régulièrement les TIC dans leur activité professionnelle, l'impact de ces technologies sur le travail est peu analysé. Leurs effets sur les conditions de travail sont souvent positifs, par exemple quand elles permettent aux salariés d'accéder plus simplement à l'information et de trouver des solutions rapides et adaptées à leurs problèmes. Mais Il n'en demeure pas moins qu'un certain nombre de risques existent :  augmentation du rythme et de l'intensité du travail, renforcement du contrôle de l'activité pouvant réduire l'autonomie des salariés, affaiblissement des relations interpersonnelles et/ou des groupes de travail.

À cela s'ajoutent le brouillage des frontières entre le travail et la vie privée, ainsi que les effets de la surinformation qui se traduit notamment par l'accroissement excessif du flux des e-mails.  Le CAS considère qu'au-delà des évolutions technologiques, de l'organisation du travail et de la production, les différentes cultures qui s'y rapportent et les mutations sociétales peuvent également contribuer à favoriser ces risques. Il s'agit donc bien de s'interroger sur les interconnexions entre les modes d'organisation et les TIC.

Le rapport préconise donc de considérer le système d'information comme un outil d'aide au travail des salariés. Il recommande de développer des dispositifs de régulation interne des usages des TIC dans les entreprises et d'intégrer systématiquement les utilisateurs de l'IT et les DRH dans la définition et la mise en oeuvre des projets. Il conseille également aux entreprises de renforcer leur effort en matière de formation continue concernant les nouvelles technologies. La mise en place  d'un groupe de travail interdisciplinaire et interinstitutionnel de suivi des usages professionnels des TIC fait également partie des recommandations.