Le cabinet Markess s'attaque au cloud computing dans les PME, ces entreprises de moins de 250 salariés qui sont près de 1 200 000 en France selon l'Insee. Première surprise de l'étude, les PME sont loin d'être « larguées », l'écart avec les grands comptes est faible en matière de cloud computing. En 2012, 22% des PME françaises recourent à une forme ou une autre de cloud, contre35% pour l'ensemble des entreprises françaises. L'an prochain les chiffres seront respectivement de 27 et de 38, en 2014 de 32 et de 41. Des progressions comparables.  

Autre idée reçue à balayer, les TPE sont bien placées, elles se sont appropriées le cloud computing. Ce n'est donc ni une question de taille, ni même d'âge du capitaine.

Passer de 480 à 700 millions d'euros en deux ans

Globalement, ce marché des solutions de cloud computing (SaaS, IaaS, PaaS) pour PME est estimé par Markess à 480 millions d'euros (ME) en 2012. Ce chiffre devrait passer à 700 ME en 2014. Des chiffres incluant tous les types d'offres et de prestataires (y compris les prestataires étrangers opérant en France). Le SaaS représente les trois quarts de ce marché.

Le cloud a subi un coup d'accélérateur dans les PME en 2011 où 41% des décideurs interrogés sont venus vers ces solutions. Une année d'ancrage. Au total, aujourd'hui, c'est 51% des répondants de l'étude qui ont déjà eu recours à des solutions de cloud dans les PME, 7% ont des solutions en cours. Un petit 10% le prévoient d'ici fin 2014. Ces pourcentages portent sur l'échantillon retenu par Markess.

20% de réfractaires


A contrario, près de 20% des répondants n'ont pas prévu d'adopter de solutions cloud, mais ils en font peut être sans le savoir. Comme Mr Jourdain avec la prose. En effet sur les 20% de réfractaires, la moitié d'entre eux avouent finalement avoir recours à ce modèle quand Markess leur présente une liste de 38 applications possibles ! On comprend l'application en cloud, sans bien saisir le concept global de cloud.

Le sujet laisse donc place à une part de flou. La position du canal indirect en fait partie. Quand on demande aux PME, quels services complémentaires elles demandent avec le cloud computing, le conseil arrive en tête avec  55% des suffrages, le support client suit à 54%, le paramétrage pour 43%, la formation à 39%, l'intégration à 33%. Même si support, intégration, formation, sont largement cités dans l'enquête et correspondent aux compétences traditionnelles des intégrateurs et VARs, le conseil arrive systématiquement en tête, c'est un terrain nouveau pour le canal indirect.

Arrivée de tiers de confiance

Autre élément d'incertitude, de nouveaux acteurs peuvent entrer en scène dans le channel, comme des tiers de confiance, explique Pascal Gremiaux, Président et Fondateur d'Eurecia, un éditeur pur player du SaaS et partenaire de l'étude.

Quant aux raisons du choix d'une solution SaaS, selon l'étude de Markess, les clients PME privilégient celles liées au business : accès en mobilité (45% des réponses), l'absence d'investissement logiciel (37%), la facilité d'accès aux applis (36%), la simplification des mises à jour (32%), les ressources informatiques internes limitées (31%). La meilleure gestion des risques sécuritaires obtenait 21% des réponses.

Les solutions métier sont à venir, c'est la nouvelle frontière du cloud computing, avec de multiples questions d'intégration. Là encore, la place de l'indirect reste à définir. De même, les acteurs actuels de l'indirect seront-ils contournés par de nouveaux venus ?